Éditions de l’Olivier, août 2006, 307 pages.
Myriam, la quarantaine, décide sur un coup de tête d’ouvrir un petit restaurant qu’elle baptise, en toute simplicité, «Chez moi ». Pourquoi ce nom ? car c’est plus qu’un restaurant, c’est chez elle, elle y vit, y dort aussi, elle n’a pas assez d’argent pour se payer un autre loyer.
Pour faire plaisir à ses clients, elle s’y investit sans retenue afin de leur préparer de bons petits plats. Elle aime le contact, prend le temps d’écouter les personnes qui franchissent le pas de sa porte et qui ont à cœur de faire quelque chose pour l’aider. Après un début un peu chaotique, tout le monde se bouscule dans ce restaurant, on y croise un fleuriste amoureux, deux jeunes étudiantes, et des habitants du quartier. Mais derrière tout ce joli décor se cache en réalité une sombre histoire. Myriam cache un secret inavouable, ce restaurant n’est en fait qu’un exutoire, une réconciliation avec elle-même pour conjurer un passé douloureux.
Ce livre qui démarre de manière optimiste porte en réalité un thème grave qui est celui de l’amour maternel. Myriam est hantée par ça et elle passe son temps à comprendre ce qui lui est arrivé. Bannie par sa famille et par ses amis, elle n’a personne à qui se confier.
C’est un très beau roman qui se déguste avec bonheur, où les talents culinaires de Myriam excitent les papilles gustatives, on arrive même à sentir le parfum de ces aromates qu’elle présente de façon poétique.
C’est un régal d’écriture gorgée d’émotions et de bons sentiments que nous offre Agnès Desarthe.
À dévorer sans modération.
Et pour la petite anecdote, je suis moi même une ancienne restauratrice qui, comme Myriam, n’avait pas assez d’argent pour s’offrir un logement décent et j’ai été obligé de dormir pendant plusieurs mois sur un lit de camp au milieu des chaises et tables et à me laver dans l’évier de la cuisine... Ce passage-là m’a vraiment fait sourire car je me suis trouvé projetée dans le personnage.
Le site d'Agnès Desarthe
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Citation :
« Le présent serait plein de tous les avenirs, si le passé n'y projetait déjà une histoire. » André GIDE (1869-1951)