Éditions de l’Olivier, 2000, 138 pages.
Sonia, jeune traductrice, emménage avec son mari architecte Julien - souvent parti sur les chantiers - dans un appartement qu’ils ont acheté sur un grand boulevard parisien. Elle est enceinte et assiste avec Julien à leur première réunion du syndic. C’est le moment de faire connaissance avec les habitants de l’immeuble. Sonia, dans un monologue intérieur, dresse un portrait, non dénué d’humour, sur les propriétaires qui l’entourent.
La vie suit son cours dans les étages et Sonia sympathise avec Simone, la gardienne au physique courtaud, soigneusement peroxydée et qui devient très vite de plus en plus envahissante.
Le bébé arrive et puis deux, Sonia s’apprête à vivre le bonheur parfait jusqu’au jour où Monsieur Dupotier, son voisin de palier, une personne âgée que le malheur accable, perd successivement son chien, sa femme puis son fils. Par souci d’économie, la belle-fille choisira la gardienne pour s’occuper de son beau-père, mais cette aide va vite se transformer en un véritable supplice dès que le frère de Simone entrera en scène ; séquestration et privation seront le lot quotidien du vieil homme. Sonia n’accepte pas leur façon de faire et tentera de s’interposer pour empêcher ces « bourreaux » de le maltraiter. Elle est pleine de bonnes intentions, mais très vite tout cela va se retourner contre elle. Le frère devient menaçant.
Vous aimez les histoires d’immeubles, les relations de voisinage ? alors lisez « Les bonnes intentions ». Agnès Desarthe dévoile ici les rapports qui se lient et se délient entre voisins dans une ambiance tendue avec une imagination débordante teintée de raillerie.
Le site de Agnès Desarthe
Extrait :
« Mme Dupotier avait de longs doigts maigres, crochus et crayeux. Cette dernière caractéristique s’appliquait d’ailleurs à l’ensemble de sa personne. Lorsque je la voyais sortir de chez elle, j’étais stupéfiée par sa blancheur, ce côté poussiéreux, comme si l’immeuble entier lui était tombé dessus et qu’elle s’en était miraculeusement sortie indemne, avec, pour seule séquelle, cette pellicule plâtreuse qui s’incrustait dans chaque pore de sa peau. »
Citation :
« On vit avec beaucoup de mauvaises actions sur la conscience et quelques bonnes intentions dans le cœur. » Pierre REVERDY (1889-1960)