Ce qu’il faut avant tout savoir :
Jean-Christian Petitfils est un écrivain, historien et politologue français. Il a fait ses études à la Faculté de droit de Paris, à l'Institut d'études politiques de Paris et à la Sorbonne. Il est docteur en science politique, licencié en droit public et en histoire-géographie, diplômé de Sciences Po et de l'Institut d'administration des entreprises de Paris. Il est également auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages et suit depuis de très nombreuses années les travaux français, italiens et américains sur ce prodigieux linceul de Turin.
Résumé du livre :
Il existe un décalage abyssal entre ce que répètent des personnes mal informées, qui s’obstinent à soutenir des thèses dépassées, comme la malencontreuse analyse au carbone 14 de 1988, faussée par plusieurs pollutions et assignant de façon erronée à cette célèbre toile de lin une datation médiévale, et les dernières expérimentations scientifiques, toutes convergentes, allant en sens contraire. Dans cette synthèse complète, loin de tout esprit polémique, Jean-Christian Petitfils montre, de façon claire et convaincante, qu’il n’y a plus aucun doute aujourd’hui : le Saint Suaire de Turin est bien authentique. Non seulement les renseignements qu’il fournit sur la Passion du Christ sont exceptionnels, mais les caractéristiques uniques et déroutantes de l’image, que l’on n’a jamais pu reproduire à l’identique malgré toutes les techniques modernes – inversion des couleurs, tridimensionnalité, projection orthogonale sans effet latéral, absence de la moindre trace de décomposition du corps ni d’arrachement des caillots de sang –, semblent nous introduire à un autre mystère…
Depuis la conférence de presse donnée le 14 octobre 1988 sur les résultats de l’analyse au Carbone 14 du Linceul de Turin, le situant entre 1260-1390, ce dernier fut relégué au rang des fausses reliques.
Ce verdict définitif par les laboratoires balaya tout sur son passage ne tenant pas compte de ces quatre-vingt-dix années d’études interdisciplinaires qui étaient en totale opposition avec cette fourchette moyenâgeuse, y compris les acquis les plus fondamentaux de la recherche depuis 1898 :
« L’inversion des couleurs - pourtant inconcevable au XIVe siècle - avec les photographies de Secondo Pia, les pertinentes remarques du professeur Yves Delage sur l’impossibilité de forger une contrefaçon médiévale à des fins de dévotion, l’étude clinique impeccable du docteur Pierre Barbet montrant sur le linge le réalisme effrayant de la Passion et de la Crucifixion, les travaux du botaniste Max Frei sur les pollens proche-orientaux, la tridimensionnalité découverte par Paul Gastineau et John Jackson… »
Et bien plus encore… au fur et à mesure des révélations, on apprend également que des statisticiens se sont penchés sur les chiffres fournis par le C14 et ont remarqué une aberration dans les fourchettes de dates fournies par les différents laboratoires, les chiffres ne se recoupaient même pas entre eux…
« Les écarts de dates constatés sur les huit tests étaient si importants que les spécialistes arizoniens décidèrent de n’en retenir que quatre, dont ils combinèrent ensuite les résultats… »
Heureusement que le surprenant résultat du C14 a eu l’effet de pousser les scientifiques à persévérer dans les recherches de sorte qu’en trente-quatre ans des progrès considérables ont été accomplis sans que le grand public en soit informé.
Jean-Christian Petitfils, qui s’intéresse à ce grand mystère historique et archéologique, lève le voile sur ce captivant dossier en portant à notre connaissance les dernières années d’études scientifiques pour lesquelles toutes les disciplines ont été convoquées, y compris celle historique puisque dans la première partie nous suivons le Linceul à travers ses nombreuses pérégrinations qui l’ont amené jusqu’à Turin.
En découvrant l’ensemble de ce dossier, j’ai découvert des choses incroyables, émouvantes et si extraordinaires que je profite de ce week-end de Pâques pour vous en partager quelques-unes :
- Selon les scientifiques du STURP, l’image correspond à un léger brunissement dégradé n’affectant que le sommet des fibrilles de lin sur une épaisseur de 20 à 40 microns et variant en fonction de la distance entre le corps et le drap. Elle semble donc s’être produite par radiation à distance et par projection orthogonale, de sorte que son aspect latéral est absent.
- Personne ne parvient à expliquer comment un corps figé par la rigidité cadavérique a pu dégager suffisamment de chaleur ou de lumière pour roussir la toile, le tout dans un bref instant et comme dans un éclair directionnel. Un mystère inexplicable.
- Le sang, quant à lui, a traversé le tissu et imprégné les fibres, au point que celles-ci sont par endroits collés. Autour de certains caillots, des halos de sérum ont été mis en évidence par des mesures de fluorescence.
- La présence de pollens et de traces de fleurs poussant en Palestine (dont l’une a disparu au VIIIe siècle) par le botaniste israélien Avinoam Danin, confirme les travaux du célèbre criminologue Max Frei qui reconnut 13 espèces de plantes sur le linceul, mais également des pollens de plantes qui fleurissaient en avril à Jérusalem.
Grâce à du matériel photographique et numérique de plus en plus sophistiqué, sur le Linceul des "fantômes d’écriture" ont été mis en évidence :
- Des inscriptions grecques et latines invisibles à l’oeil nu ; la confirmation de l’existence d’une ou de deux pièces de monnaie sur les yeux (celle de l’oeil droit a été identifiée avec un lepton de Ponce Pilate datant de 29-31)
Il y en a encore tellement, tout aussi surprenantes, que je vous laisse le soin de les découvrir…
Pour finir, il y a également ces troublantes coïncidences qui ont empêché le Linceul de disparaître. Ce dernier échappa à diverses destructions : le feu, l’eau, un tremblement de terre et même à la ravageuse crise iconoclaste qui s’étendit sur plus d’un siècle détruisant d’innombrables images et fresques religieuses.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cet ouvrage, illustré de photographies en couleurs, c’est cette démarche scientifique qui ne s’appuie que sur les données à la fois médicales, anthropologiques, historiques, archéologiques, etc. ne cherchant en aucune manière à en faire un article de foi, c’est, pour ces experts, un objet d’étude qu’ils ont soumis à l’exigence critique.
Pourtant, toutes les constatations scientifiques qui ont repris les recherches vont dans le même sens, celui de l’authenticité. C’est donc une question d’Histoire et de science que l’on retrouve dans cet ouvrage ô combien fascinant !!
Pour aller plus loin :
Un bilan des recherches et des connaissances acquises sur cette relique de Jésus conservée dans la cathédrale de Turin. Reprenant l'enquête, l'historien retrace les destinées du linceul et ses conditions de conservation dans les différents lieux où il a été présent, relate les formes de dévotion qu'il a connues et examine avec neutralité les découvertes des scientifiques parfois contradictoires.