Ce qu’il faut avant tout savoir :
Le docteur Sylvie Cafardy est médecin spécialisé en gériatrie et référent en soins palliatifs au centre hospitalier de Montmorillon. Elle poursuit depuis plus de 20 ans des recherches sur les expériences de mort imminente.
Résumé du livre :
La peur de la mort n’est pas une fatalité, il est possible de partir apaisé. À condition de ne plus escamoter « la fin de vie », mais au contraire de la préparer et même de la vivre intensément, aux côtés de ses proches et avec l’aide du personnel soignant. C’est l’enseignement que le docteur Sylvie Cafardy a tiré des expériences de mort imminente (EMI) vécues par des patients. Nourri de témoignages, de connaissances scientifiques et de références philosophiques, ce livre s’inscrit dans la lignée des Ars Moriendi, ces Traités de la bonne mort que l’on lisait il y a quelques siècles. Surtout, en questionnant notre façon de mourir, l’auteur nous interroge sur le sens de notre vie et les leçons que nous pouvons en tirer. Car apprendre à mourir, c’est d’abord apprendre à vivre.
Le Dr Sylvie Cafardy est médecin spécialisée en gériatrie. Depuis sa thèse de médecine sur les expériences de mort imminente, soutenue en 1999 à la faculté de Poitiers, elle accompagne au quotidien des patients en fin de vie, leurs familles et ses collègues soignants.
C’est durant ces années d’internat que Sylvie Cafardy s’est aperçue que, dans chaque service où elle a pu exercer, la peur de la mort est toujours présente, aussi bien chez les patients en fin de vie que chez les médecins et soignants qui les suivent. Ne sachant comment se comporter face à l’inéluctable, cette finitude les fait fuir au moment où leurs patients auraient le plus besoin d’eux.
Depuis ce constat compréhensible, mais délétère, Sylvie Cafardy cherche un moyen pour pallier à cette peur viscérale et le trouve, un jour, dans le stress ambiant des urgences, chez un collègue surnommé "Gégé", dont l’attitude sereine et chaleureuse face à ses patients l’interpelle. Sans l’avoir cherché, Gégé lui apporte la solution en lui confiant, en catimini, avoir vécu une EMI.
Pourquoi alors ne pas s’en servir pour aider les malades en fin de vie, leur famille et les équipes qui soignent ?
C’est cet intérêt thérapeutique qu’apporte la connaissance des EMI que Sylvie Cafardy va oser proposer pour sa thèse de doctorat, sans savoir que sa fonction future auprès des personnes en fin de vie ne fera que confirmer son intuition.
« La mort mérite-t-elle la peur qu’elle nous inspire ? Quelle attitude adopter face à elle ? Est-il possible de s’y préparer ? »
Aujourd’hui, après avoir obtenu sa thèse avec la mention « très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité », et grâce aux expérienceurs qui lui ont confié leurs témoignages, le Dr Sylvie Cafardy sait que « mourir n’est pas si dramatique que ça » pour celui qui le vit, et cela l’aide dans son quotidien à rester jusqu’au bout auprès de ses patients en fin de vie, afin de les soulager du mieux possible de leurs souffrances physiques, mais également morales.
« […] accorder aux malades en phase terminale le soutien moral et le temps qui leur sont nécessaires, non seulement pour faire le deuil de leur vie et de tous leurs projets, mais aussi pour apaiser leurs conflits avec eux-mêmes, avec leur histoire et avec les autres. Car sans cette paix, ils ne pourront pas décéder sans souffrir, quels que soient les traitements mis en place pour les soulager. »
Nous comprenons, par l’intermédiaire de certains témoignages que rapporte le Dr Sylvie Cafardy, et plus particulièrement avec les EMI dites "effrayantes", l’importance de partir paisiblement, car toute pensée de colères, de regrets, tous ces conflits non résolus provoquent de puissants blocages lors du passage, mais également quand la personne s’accroche à la vie au point d’empêcher un corps à bout de force de se laisser mourir.
« La mort est donc, comme la naissance, une étape essentielle de notre évolution. Et comme la naissance, elle mérite que l’on en parle pour pouvoir s’y préparer. »
C’est ce que nous convie le Dr Sylvie Cafardy à travers son ouvrage, dans lequel elle dresse un premier bilan médical sur ses années de pratique qui l’ont amenée à s’intéresser aux expériences de mort imminente, grâce aux témoignages de ses confrères et patients.
Tout en citant des extraits de ces témoignages, le Dr Sylvie Cafardy nous livre ses réflexions, qu’elles soient scientifiques et philosophiques, en nous proposant d’écouter les enseignements des EMI qui nous incitent à ne plus fuir la mort, à ne plus en être terrifiés, mais de s’y préparer afin de l’aborder le moment venu avec plus de sérénité et lucidité, puisqu’au final, l’objectif principal de tous ces expérienceurs n’est pas de nous enseigner la mort, mais plutôt de vivre.
« La mort n’est pas seulement la fin de la vie du corps. Elle est aussi, sans doute, le commencement d’un rapport de cet être que nous sommes avec une autre dimension de l’être. » Stéphane Hessel
Pour aller plus loin :
Tous les vendredis, "CQFD" reçoit un homme ou une femme de science pour parler de son travail et de ses recherches. Aujourd'hui, Stéphane Délétroz a invité Sylvie Cafardy, gériatre, psychiatre pour personnes âgées et spécialiste en soins palliatifs.
Pour aller encore plus loin :
Dans le service d’oncologie médicale à l’hôpital "La Timone" à Marseille, Éric Dudoit, Docteur en psychologie, et Éliane Lheureux, sophrologue ont développé un dispositif favorisant cet échange par l’intermédiaire des récits d’E.M.I. ou de certaines citations philosophiques qu’ils racontent dans leur ouvrage :