Cleve Backster fut parmi les premiers à suggérer que les plantes sont affectées par l’intention humaine, une idée considérée comme si absurde qu’elle fut ridiculisée pendant quarante ans. Backster doit sa notoriété à une série d’expériences censées démontrer que les organismes vivants perçoivent les pensées des gens et y réagissent.
Cleve Backster a été agent de renseignement. Il s'était spécialisé dans la détection des mensonges, grâce au “polygraphe” ou “détecteur de mensonges”.Cet appareil est constitué essentiellement d'électrodes que l'on place sur différentes parties du corps pour enregistrer les moindres modifications qui peuvent s'y produire, selon l'émotion provoquée par les questions de l'enquêteur.
C'est en 1966 que Cleve Backster eut l'idée d'utiliser cet appareil avec des plantes. Les résultats furent étonnants ! Il commença, évidemment, par vérifier que son appareil fonctionnait normalement, qu'il n'était pas déréglé, victime de parasites, mais il dut se rendre à l'évidence : les plantes avaient des réactions correspondant à ce que l'on appellerait chez nous des “émotions“.
Il se dit que la manière la plus efficace pour déclencher une réaction importante du polygraphe chez l'humain est de le mettre dans une position où il se sent menacé. Pour susciter l’équivalent dans une plante, Backster savait qu’il fallait menacer d’une façon ou d’une autre son bien-être. Dans un premier temps, il essaya en plongeant une des feuilles dans une tasse de café, mais cela ne causa aucune réaction intéressante dans le tracé obtenu. À l’évidence, il lui fallait brandir une menace immédiate et authentique ; il pensa donc à trouver une allumette et brûler la feuille équipée d’électrodes.
À l’instant même où il eut cette pensée, le crayon traceur bondit soudain vers le haut du papier déroulant du polygraphe et faillit jaillir à l’extérieur. Backster n’avait pourtant pas brûlé la feuille ; il avait seulement pensé à le faire. Selon son polygraphe, la feuille avait perçu la pensée comme une menace directe et avait manifesté une inquiétude extrême. Il courut alors jusqu’au bureau de sa secrétaire situé dans une autre pièce afin d’y prendre des allumettes.
Lorsqu’il revint, la feuille enregistrait toujours des signes manifestes d’angoisse sur le polygraphe. Il frotta donc une allumette et l’agita sous la feuille de la plante. Le crayon poursuivit sa course erratique. Backster ramena ensuite les allumettes sur le bureau de sa secrétaire. Le tracé se calma et redevint droit petit à petit.
Je compris à l'instant qu'il se passait quelque chose d'important ; il n'y avait pas d'autre explication. Il n'y avait plus personne dans le laboratoire, et je n'avais rien produit qui soit assimilable à une réaction mécanique. En une fraction de seconde, la conscience que j'avais du monde fut modifiée. L'ensemble de mon processus de pensée ainsi que mon système de valeurs furent désormais orientés vers cette recherche.
Le chercheur confirmera par la suite ses premières découvertes, avec des centaines d'expériences sur d'autres plantes. De nombreuses autres expériences ont été suivies pendant des années par d'autres chercheurs en différents pays qui sont arrivés à la même conclusion que Cleve Backster à savoir que les plantes sont sensibles aux émotions. Voici par exemple une autre des expériences qu'il mena :
Il demanda à six de ses étudiants, dont quelques anciens policiers, de bien vouloir lui prêter leur concours. Chacun de ces volontaires, les yeux bandés, devait d'abord retirer d'un chapeau un papier plié en quatre. Puis, chacun ouvrait son papier et le lisait sans rien dire aux autres.
Sur l'un de ces papiers, l'étudiant qui l'avait tiré recevait ses instructions. Il devait, à un moment ou l'autre et à l'insu de tous les autres, pénétrer dans une pièce où se trouvaient deux plantes. Sa mission consistait à déraciner l'une d'elles, à la piétiner, à la détruire complètement par tous les moyens. Ni Backster, ni aucun des étudiants ne devait savoir qui avait commis le massacre.
C'est alors que la plante survivante fut équipée d'électrodes. Les étudiants furent invités à défiler devant elle. A l'approche de l'un d'eux, et de lui seul, le traceur se mit à s'agiter frénétiquement. La plante avait reconnu l'assassin de sa compagne !
Malgré des expériences plus étonnantes les unes que les autres, ces recherches sont toujours controversées par la communauté scientifique. La réponse est fournie par Cleve Backster lui-même :
La question serait plutôt : "Pourquoi les scientifiques occidentaux ne cherchent-ils pas davantage dans ce domaine ?" Je crois que la réponse est que, si ce qu'on observe est exact, de nombreuses théories scientifiques sur lesquelles nous avons fondé notre existence devront être remises en question. J'ai entendu des biologistes dire "Si Backster a raison, nous sommes en difficulté".
Les plantes sont donc, d'une manière ou d’une autre, réceptives à ce qui se passe dans leur environnement, et sont capables de percevoir bien davantage que de simples informations sur l’eau ou sur la lumière...
Source INREES, Magazine Nexus n°65 et "La Vie secrète des plantes” de Peter Tompkins et Christopher Bird aux Éditions Presses Pocket.