15 mai 2008
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« L’étonnant dans tout ça, c’est que les gens ne veulent pas entendre parler de l’avenir. Ils vont voir des chiromanciennes et des diseuses de bonne aventure, mais au bout du compte, tout ce qu’ils veulent entendre, c’est qu’ils se portent bien et que les choses iront pour le mieux. Que leurs enfants hériteront de leur monde. Personne ne veut entendre dire que l’avenir est déterminé d’avance. À ce jour, le taux de réussite de la mort est de 100 %, et pourtant, nous nous obstinons à l’appeler un mystère. »
« Qu’était-ce qu’un rêve ? Une louche plongée dans un chaudron, un seau descendu dans un puits. L’eau froide et profonde sous la surface luisante ; l’ombre couchée sous les arbres. Les rêves étaient la réplique de tous les lieux traversés, de toutes les heures passées à l’état de veille. Chaque instant du présent avait un miroir dans l’avenir et un autre dans le passé. La mémoire et l’action, l’objet et l’ombre, la veille et le sommeil. Mettez un soleil sur notre tête et nous aurons tous un double attaché à nos pas. Essayez donc de le distancer. »
Publié par Florinette
13 mai 2008
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Éditions Robert Laffont, 2001, 204 pages.
Marc Schwerin est un jeune écrivain célèbre de 36 ans. Le succès foudroyant de ses premières années a drainé une série de lettres d’admirateurs épris qui souhaitent, demandent, exigent, intriguent.
Sa collection épistolaire s’enrichit chaque jour de nouveaux joyaux « Ces lettres constituent un échantillon de jeune sève charmant, touchant, drôle parfois. Si je n’étais pas esthète, peut-être pourrais-je résister à la tentation d’étudier ces épîtres féminines. »
Il prend un malin plaisir à répondre à tous ces courriers « charmants de superficialités » en se gargarisant des compliments comme des jalousies qu’il partage et commente avec son ami et complice Mustapha. Mais cette relation qu’il établit avec ses lectrices va vite prendre des proportions inattendues qui l’obligeront à trouver une échappatoire pour parer à la fébrilité hystérique de deux d’entre elles.
« Moutarde douce », qui m’a été offert lors d’un swap et je remercie encore une fois beaucoup Caroline pour m’avoir permis de découvrir cet auteur, est le premier roman de Stéphanie Hochet que je trouve personnellement très réussi. Tout en se mettant dans la peau d’un homme, elle arrive avec beaucoup de maturité à imaginer la correspondance qu’un écrivain à succès pourrait recevoir. Dès les premières lignes, le ton sarcastique est donné et l’on s’amuse à lire cette comédie satirique aux phrases percutantes et drôles. Un portrait subtil et réjouissant sur le vedettariat et ses conséquences.
Existe en poche


Par AuteursTV :
Le frisson poétique "
Stéphanie cherche la forme idéale, entre poésie et roman. Elle évoque l’incarnation dans ses personnages, se demande s’il faut les aimer et finit sur la notion de progrès.
Pour retrouver la suite de cette interview, c'est ICI
Publié par Florinette
13 mai 2008
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Biographie :
Stéphanie Hochet est née à Paris en 1975.
Titulaire d’une maîtrise sur le théâtre élisabéthain, Stéphanie Hochet a enseigné le français en Angleterre et l’anglais en France. Elle a également travaillé pour la Croix-Rouge.
Depuis Moutarde douce, son premier roman paru chez Robert Laffont en 2001, Stéphanie Hochet maintient un grand écart surprenant entre la parfaite sobriété de son style et la démesure effrayante des sujets qu’elle aborde. Haine, manipulation, harcèlement, domination, sadisme sont mis en scène dans ses livres avec ce qu’il faut de distance, de retenue et de précision lexicale pour les rendre plus effrayants encore.
Bibliographie :
* 2001 - Moutarde douce, (Éditions Robert Laffont),
* 2003 - Le néant de Léon, (Éditions Stock),
* 2004 - L’apocalypse selon Embrun, (Éditions Stock),
* 2005 - Les infernales, (Éditions Stock),
* 2007 - Je ne connais pas ma force, (Éditions Fayard)
Par AuteursTV :
"
Le frisson poétique "
Stéphanie cherche la forme idéale, entre poésie et roman. Elle évoque l’incarnation dans ses personnages, se demande s’il faut les aimer et finit sur la notion de progrès.
Par AuteursTV :
"
Le « je » comme potentialité de soi "
Stéphanie évoque son implication, le ‘je’ dans ses textes, parle de son niveau d’engagement et raconte une petite honte d’écrivain.
Par AuteursTV :
"
L'expérience du mal "
Stéphanie évoque ses thèmes récurrents, la difficulté d’écrire une histoire d’amour, et pourquoi , chez elle, tout commence en milieu de journée. Elle répond à la question « clavier ou stylo ? » et conclut sur les pannes d’inspiration.
Publié par Florinette
12 mai 2008
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À vos agendas ! ;-D
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Je vous en parlais déjà
ICI
Publié par Florinette
9 mai 2008
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Éditions Albin Michel, 2008, 172 pages.
Vienne 1776 - « Elle ne connaît pas la couleur du ciel ni la forme des nuages. Elle ne sait pas ce que signifient le bleu, le rouge, le pâle ou le foncé. Elle vit dans le noir, c’est le nom qu’ils ont donné à ce qu’elle décrit. »
« Ils » ce sont les médecins célèbres de la Cour qui tentent désespérément de soigner la cécité dans laquelle s’est enfermée, depuis l’âge de trois ans, Maria-Theresia von Paradis, car son père, le conseiller de l’Impératrice d’Autriche, ne parvient toujours pas à accepter son infirmité. « Lui dont l’épouse assez avenante lui a donné une fille à la beauté incontestable, lui à qui la vie n’a jamais rien refusé ne peut admettre que le destin ait pu lui jouer un tour aussi funeste. Sa fille doit guérir. Il le veut. »
Depuis, quand elle ne sert pas de cobaye, les journées de Mademoiselle Paradis se déroulent invariablement derrière un piano et malgré son handicap, elle est devenue, à 17 ans, une pianiste virtuose dont le talent impressionne l’impératrice qui lui verse une rente à vie. « Avec le temps, elle s’est convaincue que la vue est un leurre qui égare les autres sens, les rend inopérants. Tandis que les siens sont constamment aux aguets. Elle est aveugle ? La belle affaire. Elle vit dans un autre monde, et le sien lui plaît. »
Maria-Theresia, qui ne supporte plus les traitements aussi douloureux qu’inopérants que lui font subir les hommes de sciences, demande à son père, comme cadeau d’anniversaire, sa promesse de la laisser en paix. Une parole qu’il ne tiendra pas bien longtemps, car, quelques semaines après, il décide de faire appel au célèbre médecin-musicien Franz Anton Mesmer, un original, passionné, bardé de diplômes dont la réputation de mécène doublé d’un homme de science qui explore les voies marginales de la médecine par magnétisme n’est plus à faire. Mais arrivera-t-il là où tous ses collègues, qui le prennent pour un charlatan, ont
échoué ? Et si la normalité n’était pas toujours la clé du bonheur ?
L’auteur qui s’est emparé de la vie de Melle Paradis en la romançant nous offre là un joli roman symphonique. Tout en arrivant à décrire l’univers de ceux qui ont perdu la vue, interprété les sensations, les odeurs qui les entourent, elle dresse le portrait attachant d’une jeune fille brimée par des parents envahissants, mais qui ose se révolter en découvrant le monde fait de cynisme et d’amertume « une réalité qui n’est pas belle à regarder » et qui la pousse à prendre son destin en main pour enfin connaître la liberté et l’amour…
Petite information complémentaire :
Dans la vraie vie, Maria Theresia von Paradis a bien été une virtuose qui, outre sa brillante carrière de pianiste dans toute l’Europe, a composé de nombreuses pièces dont la célèbre « Sicilienne » pour violon et piano qui se joue encore aujourd’hui, mais a également rencontré Wolfgang Amadeus Mozart qui lui a dédié son dix-huitième concerto pour piano ! Incroyable non !
L'interview de Michèle Halberstadt par Evène.
Publié par Florinette