6 janvier 2007
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Éditions Actes Sud, 2006, 335 pages.
Traduit de l’anglais par Christine Le Bœuf.
Alberto Manguel nous ouvre les portes de l’ancienne grange, d'un château au sud de la Loire, transformée en bibliothèque. C’est dans cette pièce lambrissée de bois sombre et de fauteuils confortables qu’il a accueilli tous ses ouvrages.
Alberto Manguel affectionne les mots et les livres
« Pendant la journée, j’écris, je bouquine, je range des livres, je case mes nouvelles acquisitions, je réorganise certaines sections pour faire de la place. Les nouveaux venus sont accueillis après une période d’inspection. S’il s’agit d’un livre de seconde main, je laisse intactes toutes ces marques, ces traces des lecteurs qui m’ont précédé, compagnons de voyage qui ont témoigné de leur passage au moyen de commentaires griffonnés, d’un nom sur la page de garde, d’un ticket d’autobus gardant une page. » Et tout en évoquant son rangement personnel et la structure de sa bibliothèque, il nous emmène visiter les autres en nous confiant les secrets qu’elles renferment, qu'elles protègent comme ce qui reste de ces vieux ouvrages condamnés à l’autodafé mais qui en ont réchappés.
C’est un magnifique voyage initiatique que nous présente Alberto Manguel. Qu’elles soient publiques, privées, virtuelles ou détruites par les flammes ou encore frappées de censure, ces bibliothèques restent des lieux magiques où le lecteur aime se perdre et y faire d'heureuse rencontre. Je vous conseille de lire cet essai qui n'est pas du tout rébarbatif, mais bien au contraire plaisant à lire. Les chaleureuses réflexions érudites de ce conteur nous emportent à travers des siècles d’histoire aux pays des temples du savoir.
Amis lecteurs, ce livre est pour vous !

Alberto Manguel dans sa bibliothèque.

La bibliothèque de Colegio National de Buenos Aires.

Caricature contemporaine représentant une destruction de livres par le feu en Allemagne nazie.

'Biblio-bourricots' dans la Colombie rurale.

Sac de la Bibliothèque nationale et des Archives d'Etat à Bagdad.
Extrait :
« On peut vivre dans une société fondée sur le livre et pourtant ne pas lire, ou vivre dans une société où le livre n’est qu’un accessoire et être, au sens le plus vrai et le plus profond, un lecteur. »
Citation :
« Si un roman commence par une découverte, il doit se terminer par une recherche. » Penelope FITZGERALD, (1916-2000) La Fleur bleue. Extrait du livre La bibliothèque, la nuit.
L'avis de Chimère (qui lui a décerné le prix Chimérique !)
Publié par Florinette
5 janvier 2007
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Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au moi de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants...
Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage,
Si les mêmes rosiers parfument le chemin...
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
Car vois-tu, chaque jour je t'aime d'avantage :
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain !...
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans...
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs !
Publié par Florinette
3 janvier 2007
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Éditions Les Petits Matin, 2006, 355 pages. Présentation par l'auteur : Un adolescent de dix-sept ans quitte le Chili de Pinochet pour recommencer une nouvelle vie à Paris. Seul, sans ressources, perdu dans une ville dont il ne maîtrise pas la langue, il est amené par les circonstances à fréquenter un restaurant chilien, où il retrouvera Laura, la femme d'un dirigeant d'extrême gauche, qu'il a rencontrée six ans plus tôt, lorsque, persécutés par la police politique, elle et son mari ont trouvé refuge chez ses parents. Une relation se noue entre ces deux personnages que tout oppose : l'âge, la situation familiale et surtout le rapport au présent. Elle, repliée sur son passé dans un pays qu'elle n'a pas choisi ; lui, tourné vers l'avenir et pressé de tirer un trait sur son passé. Mais le passé fait retour par un biais insoupçonné. Si bien que, par un ultime retournement, c'est le jeune homme qui deviendra, le dépositaire d'une mémoire collective que chacun préfère enterrer : depuis l'époque des utopies et l'engagement militant jusqu'au le coup d'état et la répression militaire, depuis l'effondrement des idéaux révolutionnaires jusqu'à la plongée vertigineuse dans le capitalisme sauvage.
Ce roman, écrit directement en français, comme si l'espagnol n'était pas encore prêt à recevoir une telle charge, nous raconte cette histoire privée.
C'est un livre qui m'a été conseillé et que je ne regrette pas d'avoir lu. Ce premier roman de Bernardo Toro nous est livré dans une prose forte et poétique, c'est un roman poignant de réalisme sur ces exilés qui ont dû fuir leur pays pour échapper au coup d'état de 1973 mené par Pinochet. Il explique l'errance de ces réfugiés qui portent leur pays comme une blessure.
Dans ce roman, l'auteur confronte deux personnages de génération différente qui vivent l'exil chacun à leur façon, l'un (l'adolescent) l'ayant choisi, l'autre (Laura) par obligation. Ils vivent leur intégration à contretemps.
Extrait :
« Ces gens-là. Laura, les autres. C'était le cas pour la plupart des exilés. Les échappées hors des frontières étaient discrètes, dès le seuil de la porte ils adoptaient un masque que leur accent leur ôtait. Beaucoup bornaient leur vie française à quelques gestes essentiels : le transport, les courses, les démarches de rigueur, quelques mots murmurés dans la cage d'escalier. "Bonjour !" "Bonsoir !" "Encore de la pluie !" Si, par enthousiasme ou lassitude, on dépassait le protocole, si par inconscience on s'aventurait au-delà, il fallait s'attendre à tout, ou à rien, surtout à rien. On rasait les murs pour ne pas prendre trop de place, on terminait écrasé par l'indifférence générale. »
Le blog de Bernardo Toro
Publié par Florinette
1 janvier 2007
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Éditions du Seuil, coll. Points hors série,
2001, 140 pages.
Dans cette parution se trouvent deux nouvelles intitulées Coïncidences et Rigor Mortis. Cette dernière est parue pour la première fois dans le journal « Le Monde » en août 1997.
Coïncidences met en scène le personnage d’Antoine qui se morfond près d’un téléphone silencieux. Cela fait bientôt deux heures qu’il attend Julia pour aller dîner, ni tenant plus, il appelle chez des amis de sa femme mais hélas sans succès, jusqu’à ce que la sonnerie tant attendu le fait sursauter. Ce n’est pas la voix de Julia, mais celle d’un homme qui lui apprend être en compagnie de sa femme et que, s’il souhaite la revoir vivante, il doit suivre ces instructions : se munir de son arme, prendre un train pour Paris-Montparnasse, aller à la brasserie alsacienne et tirer sur son vice-président…Antoine a des soupçons, cet inconnu à l’air de le connaître parfaitement et surtout pourquoi doit-il tuer son patron ?!!, ne s’agirait-il pas d’une machination, d’un coup monté…
Dans Rigor Mortis ce sont des jeunes filles de nationalité étrangère, venues étudier à Paris, qui disparaissent. La police est sur le qui-vive et travaille en étroite collaboration avec la presse. Au bureau de la rédaction c’est l’affolement depuis qu’Andréa a reçu l’appel du tueur schizophrène, et en prime, une photo de ses exploits. Il joue avec leurs cadavres, les aime, se serre contre eux, leur parle, vie avec, et dès qu’ils sentent trop mauvais les enterre sous son parquet. Ce ravisseur très discret qui nargue la Police semble être au courant de tous leurs agissements. Mais qui peut-il bien être pour être si prêt d’eux et en même temps invisible ?…
J’ai refermé ce livre dans un état de stupeur, je ne connaissais pas le style de cette écrivaine, elle sait manipuler et entraîner à merveille le lecteur sur des fausses pistes avec plus d’un rebondissement qui l’attend au tournant et qui le plonge dans une vision cauchemardesque à lui en donner des frissons. Cette petite lecture m’a donné envie de continuer à explorer l’univers de Brigitte Aubert.
Citation :
« Si toutes les choses que vous n'avez jamais vues n'existaient pas, le monde serait bien petit. » Brigitte AUBERT - Eloge de la phobie.
Le site officiel de Brigitte Aubert
Publié par Florinette
30 décembre 2006
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Publié par Florinette