

Éditions Gaïa, 1999, 314 pages.
Traduit du suédois par Philippe Bouquet.
Fashion, début juillet, proposait de lire cet été une saga de notre choix, n’importe laquelle pourvu qu’elle comporte :
1. plusieurs volumes,
2. des personnages hauts en couleur
3. des rebondissements incroyables
4. des émotions brutes et fortes
5. des informations pédagogiques de qualité
Et bien je peux vous dire que je viens, point par point, de résumer celle que j’ai choisie, c’est-à-dire “La saga des émigrants” qui a été élue en 1998 (année du centenaire de la naissance de Vilhelm Moberg) meilleur roman suédois du siècle !

Merci à Flo de m'avoir fait découvrir cette série !
Tome 1 – Au Pays :
En 1850, les premiers émigrants à partir sont des gens de la terre, héritiers d’une lignée cultivant depuis des millénaires la région de Ljuder dans le Småland (province du sud-est de la Suède).
C’est en feuilletant le journal que l’idée de partir en Amérique du Nord ne cesse de hanter l’esprit de Karl Oskar Nilsson, jeune fermier de 27 ans, propriétaire d’une ferme de sept maigres arpents de terre à Korpamen. Il n’arrive pas à détacher ses yeux de cette magnifique image représentant un immense champ de blé s’étendant à perte de vue sur un sol fertile. Lui qui est épuisé, après tant et tant d’effort, de labourer une terre de caillasse qui ne lui offre qu’une faible récolte, insuffisante pour subvenir au besoin de sa famille.
Après avoir traversé un hiver de famine où le malheur est venu s’abattre sur leur famille, sa femme Kristina, qui au début voyait d’un mauvais oeil cette idée d’évasion et prendre la responsabilité d’exposer l’existence de leurs trois enfants aux dangers d’un aussi long voyage, donne son accord pour vendre la ferme et le mobilier.
Maintenant avec l’argent récolté, ils peuvent régler leurs dettes, l’hypothèque et la traversée de toute la famille ainsi que celle de Robert, le jeune frère de Karl, qui ne veut plus rester dans ce pays où les maîtres maltraitent les valets.
Ces futurs émigrants remplissent d’objets et de vêtements le vieux coffre hérité de leurs ancêtres qui baptisent “la malle d’Amérique” et se préparent à affronter cette quête hardie, tâtonnante, décriée et moquée par ceux qui restent au pays.
Le 4 avril 1850, ils sont seize au total de la paroisse de Ljuder à partir de chez eux, seize téméraires qui se lancent les premiers dans l’effrayante traversée de l’océan.
Existe en format poche


Tome 2 – la traversée :
Sur les quais, les gens de la terre qui ont passé leur vie entière sur le plancher des vaches découvrent pour la première fois la mer. Ils s’apprêtent à embarquer pour un laps de temps inconnu sur “La Charlotta”, le navire censé assurer leur émigration vers les États-Unis d’Amérique. Ils avancent à pas lents sur le pont, ils sont perdus et apeurés, mais ce qu’ils les inquiètent le plus c’est de constater son piteux état.
Il fut un temps où “La Charlotta” était un noble navire de commerce, et non un vulgaire transporteur d’émigrants. Le capitaine Lorentz, ce vieux loup de mer aigri et solitaire, doit maintenant transporter, tassée dans l’entrepont, sa cargaison vivante à travers l’immense Atlantique, par tous les vents, la tempête et le calme plat. Et c’est sans compter sur les maladies qui viendront frapper ses émigrants. Dans son chargement tant inerte qu’humain se trouve un boisseau de terre de Suède qu’il destine aux funérailles qui se termineront inéluctablement au fond de l’océan.
Pour ces hommes et femmes, en quête d’un nouveau foyer, c’est une épreuve douloureuse qui les attend, ils n’ont jamais imaginé que la mer puisse être aussi vaste et désormais leurs souvenirs parcourent en sens inverse l’étendue d’eau qu’ils vont sillonner pendant plusieurs mois en sachant très bien qu’un tel voyage ne se fait qu’une seul fois.
Existe en format poche
