Albin Michel
Ce qu'il faut avant tout savoir :
Géographe, diplômé en Sciences Politiques (IEP), accompagnateur de montagne, Eric Julien a complété son parcours par une maîtrise des Sciences et techniques de la communication, et un DESS Informatique et Systèmes multimédias. Eric Julien est expert APM (Association pour le Progrès du Management), GERME et intervenant à HEC. En 2007, il crée dans la Drôme l’Ecole de la Nature et des Savoirs. Il est membre fondateur de l’Alliance pour la planète (90 ONG environnementales). Depuis 1997, au sein de novaSens conseils dont il est co-fondateur, il intervient auprès d'entreprises sur des missions d'accompagnement du changement. Cet « explorateur d’interstices », comme il se définit lui-même, est également fondateur de l'association Tchendukua (Ici et Ailleurs).
Résumé du livre :
Il existe des sociétés où la violence est identifiée, canalisée, où les jeunes sont élevés en harmonie avec la nature et d'où la pauvreté est absente. Des sociétés hautement démocratiques, solidaires, en quête permanente d'équilibre et de paix. C'est le cas de la société des Indiens Kogis, derniers héritiers des grandes civilisations précolombiennes du continent sud-américain. Repliés dans les hautes vallées de la Sierra Nevada de Santa Marta (Colombie), ils tentent de préserver leur mémoire et leur équilibre face aux agressions de la modernité (guérilla, narcotrafiquants, pilleurs de tombes...). Sauvé de la mort par les Indiens Kogis, Éric Julien s'est lancé, avec Gentil Cruz, son « frère » colombien, dans un pari fou : rendre leurs terres aux Kogis et les accompagner dans le réveil de leur culture. Trois ans après la parution de son premier livre, Le Chemin des Neuf mondes, il est retourné sur les territoires kogis et la chance lui a de nouveau souri : des cités de pierre revoient le jour ; des terres reprennent vie ; des rituels sacrés sont réinstaurés ; des objets précolombiens, récupérés auprès des pilleurs de tombes, sont rachetés et restitués aux autorités spirituelles de la communauté, les Mamus. Là-bas, une mémoire reprend vie, un peuple retrouve espoir, une guérison s'accomplit. Et, pas à pas, un chemin se rouvre qui interroge notre monde et révèle une philosophie à même d'éclairer les impasses de notre temps.
Ce que les “peuples racines” ont préservé, et que nous avons sans doute perdu, c'est une connaissance approfondie des multiples liens subtils que les êtres humains entretiennent entre eux et avec leur milieu naturel. Des liens qui ne sont pas conçus pour permettre la transformation et la domination du monde mais, au contraire, pour favoriser son équilibre et sa préservation. Nous transformons la matière à un rythme accéléré ; ils travaillent l'esprit et la pensée, afin que chacun puisse trouver un juste équilibre.
Depuis sa première rencontre avec les Indiens Kogis, en 1985, Éric Julien s'est lié d'amitié avec cette dernière communauté indienne du continent sud-américain. Et pour les remercier de lui avoir sauvé la vie, il s'est investi corps et âme pour aider les Kogis à reprendre possession de leurs terres ancestrales dont ils ont été dépossédés par les colons, les pilleurs de tombes, les narcotrafiquants et la guérilla. À travers l'opération “carré vert” l'association Tchendukua (Ici et Ailleurs), créée par Éric Julien, récolte des fonds pour racheter ces terres afin de permettre aux Kogis de recréer leurs villages.
À travers ce livre Éric Julien nous présente la vision du monde des Kogis, une vision cosmique qui relie l'homme à la terre et à l'univers comme l'était celle des "peuples racines” ou l'homme n'est qu'un maillon de cet immense et mystérieux ensemble ou tout est interconnecté. Ces Indiens qui portent en eux cette connaissance sont devenus les gardiens d'une mémoire qu'ils peuvent nous initier, nous faire redécouvrir ce "savoir-être ensemble" que nous avons perdu, oublié…
Ce dialogue saisi au fil des jours pendant plus d'un an, nous l'avons écrit à plusieurs mains. Moi, français, issu du monde occidental, emporté comme d'autres, avec d'autres dans le tourbillon de notre modernité ; Gentil, métis colombien, à la recherche de paix et d'identité ; et le Kogis, peuple de traditions, perdu dans notre modernité. Regards croisés autour d'une réalité mouvante et multiforme, regards croisés où le chemin vaut plus que l'objectif, regards croisés pour partager une aventure qui est de tout temps, de tout espace et de toute culture, “apprendre à être humains, ensemble”.
D'autres messages des Kogis se trouvent sur le site Tchenkukua (Ici et Ailleurs)
Pour aller plus loin :
Je vous conseille de visionner cette vidéo et d'écouter les messages sur la santé et la maladie ou, plus précisément et comme le dit Éric Julien, sur une médecine "malade de la santé" puisqu'elle nous déconnecte de notre propre nature....
Il y a plusieurs intervenants, dont Thierry Janssen, et j'ai beaucoup apprécié son point de vue que je vous retranscris ici :
Nous vivons dans un système de maladie au lieu de dire que nous avons un système de santé. Et pourquoi je dis cela ? C'est parce que notre système dit de "santé" est en bonne santé tant qu'il y a des malades à soigner et si vous avez déjà remarqué que les médecins, les infirmières, les hôpitaux, les prestataires de soins, mais aussi tous les autres auxiliaires, que ce soit les gens qui préparent les repas pour les malades, l'industrie pharmaceutique qui fabrique des remèdes, etc. Tout le monde est très content qu'il y ait des malades à soigner.
Et le produit intérieur brut des États, qui est censé être un indicateur de la bonne santé des États même si on conteste aujourd'hui la valeur de cet indicateur, le produit intérieur brut des États intègre les dépenses dites de santé que je préfère appeler "dépenses de maladie", ça veut dire qu'au plus il y a des gens malades dans un État, au plus l'État est en bonne santé, au plus ça fait tourner l'économie. Donc nous devons être conscients que tant que nous ne repensons pas notre système de santé comme un vrai système de santé, nous ne ferons que réparer, produire des remèdes et faire consommer ces remèdes au lieu d'être dans une prévention et c'est toute la philosophie qui changerait.
- Voir également l'article que j'avais rédigé en novembre 2012 à l'occasion d'une tournée de conférences avec les deux représentants de la communauté des Indiens Kogis : « Regards Croisés sur ce monde qui vient », l'INREES a rencontré ces deux représentants afin de savoir quels liens entretiennent-ils avec la nature et le vivant et que pensent-ils de notre comportement à l'égard de l'environnement ? [...]