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  • : Association Les Lectures de Florinette - Audenge (33)
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  • : "Les Lectures de Florinette" vous souhaite la bienvenue sur son site dans lequel vous trouverez ses activités, les articles de Florinette sur les différents ouvrages que l'association met à votre disposition afin de vous faire découvrir de nombreux auteurs qui nous amènent à porter un regard différent sur notre monde. Bonne visite à tous !
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21 novembre 2021 7 21 /11 /novembre /2021 09:16

 

Il arrive que, au moment de la mort, on entende une étrange musique dont on ne peut expliquer l’origine. Le cas le plus célèbre est celle qui fut entendue lors des derniers instants de Wolfgang von Goethe.

Le 22 mars 1832, vers 10 heures du soir, deux heures avant le décès de Goethe, une voiture s’arrêta devant la demeure du grand poète.

Une dame en descendit et s’empressa d’entrer en demandant d’une voix tremblante au domestique : « Est-il encore vivant ? »

C’était la comtesse V., admiratrice enthousiaste du poète et toujours reçue par lui avec plaisir à cause de la vivacité réconfortante de sa conversation. Pendant qu’elle montait l’escalier, elle s’arrêta tout à coup en écoutant ; puis elle questionna le domestique :

« Comment donc ? De la musique dans cette maison ? Mon Dieu… comment peut-on faire de la musique un jour pareil, ici ! »

Le domestique écoutait à son tour, mais il était devenu pâle et tremblant et n’avait rien répondu. La comtesse, en attendant, avait traversé le salon et était entrée dans le bureau, où, seule, elle avait le privilège de pénétrer.

Frau von Goethe, belle-soeur du poète, alla à sa rencontre, les deux femmes s’abandonnèrent dans les bras l’une de l’autre, éclatant en larmes. La comtesse demanda ensuite :

« Mais, dis-moi, Ottilie ; pendant que je montais l’escalier, j’ai entendu de la musique chez vous… Pourquoi ? Pourquoi ? Me suis-je peut-être trompée ? »

- Tu l’as donc entendue aussi ?, répondit Frau von Goethe, c’est inexplicable ! Depuis l’aube d’aujourd’hui une musique mystérieuse retentit de temps à autre, en s’insinuant dans nos oreilles, dans nos coeurs, dans nos nerfs.

Juste à ce moment, résonnèrent d’en haut, comme s’ils venaient d’un monde supérieur, des accords musicaux suaves, soutenus, qui s’affaiblirent peu à peu, jusqu’à s’éteindre.

Simultanément, Jean, le fidèle valet de chambre, sortait de la chambre du mourant, en proie à une vive émotion en demandant avec anxiété :

« Avez-vous entendu, Madame ? Cette fois la musique venait du jardin et résonnait juste à la hauteur de la fenêtre. »

Non, répliqua la comtesse, elle venait du salon à côté.

On ouvrit les croisées et on regarda dans le jardin. Une brise légère et silencieuse soufflait à travers les branches nues des arbres ; on entendait au loin le bruit d’un char qui passait sur la route, mais on ne découvrit rien qui pût permettre de déceler l’origine de la musique mystérieuse. 

Alors les deux amies entrèrent dans le salon d’où elles pensaient que devait provenir la musique, mais sans rien remarquer d’anormal. 

La comtesse, en rentrant dans le salon dit : « Je crois ne pas m’abuser : il s’agit d’un quatuor joué à distance et dont nous parviennent, de temps en temps, des fragments. » 

Mais Frau von Goethe remarqua à son tour :

« Il m’a semblé, au contraire, entendre le son proche et net d’un piano. Ce matin je m’en suis convaincue au point d’envoyer le domestique auprès des voisins, en les priant de vouloir bien ne pas jouer du piano, par respect pour le mourant. Mais ils ont tous répondu de la même façon qu’ils savaient bien dans quel état se trouvait le poète, et qu’ils étaient trop consternés pour songer à troubler son agonie en jouant du piano. »

Tout à coup, la musique mystérieuse retentit encore, délicate et douce ; cette fois elle semblait prendre naissance dans la pièce même. Seulement, pour l’un, elle paraissait être le son d’un orgue, pour l’autre, un chant choral, pour le troisième, enfin, il s’agissait des notes d’un piano.

Rath S., qui, à ce moment-là, signait le bulletin médical avec le docteur B., dans l’entrée, regarda avec surprise son ami, en lui demandant :

« C’est un concertina qui joue ? »

- Il paraît, répondit le docteur, peut-être quelqu’un dans le voisinage songe à s’amuser.

« Mais non, répliqua Bath S., celui qui joue est sans doute dans cette maison. »

Ce fut ainsi que la musique mystérieuse continua à se faire entendre jusqu’au moment où Wolfgang von Goethe exhala le dernier soupir ; parfois en retentissant avec de longs intervalles, en d’autres cas après de très courtes interruptions, un peu dans une direction, un peu dans l’autre, mais paraissant toujours venir de la maison même, ou tout près d’elle.

Toutes les recherches et enquêtes accomplies pour résoudre le mystère sont restées sans résultat.

 

Sources :

 

 

 

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 09:20

On connaissait le Triangle des Bermudes, mais moins celui de la Haute-Loire. Entre les monts du Velay, Saint-Étienne et Valence, au-dessus des monts du Vivarais, de nombreux accidents d’avion ont eu lieu, sans compter les apparitions mystérieuses…

Dans son livre, Le triangle de la Burle, le journaliste Jean Peyrard avance le chiffre d’une quarantaine d’accidents, sans tous les citer. En voici un résumé.

Tout a commencé en 1943, au-dessus de Marcols-les-Eaux. Un bombardier britannique, qui devait parachuter de l’armement destiné à la Résistance, heurte le rocher de Bouboulas. Six aviateurs sont tués dans l’accident.

En 1948, c’est un petit avion de tourisme qui est abattu par la foudre à Saint-Bauzille. À son bord se trouve Kathleen Kennedy, la soeur de John Fitzgerald… La malédiction des Kennedy commençait.

Le 5 novembre 1963, un avion de chasse anglais arrache plusieurs toits dans le village de Jaujac causant la mort de quatre riverains. Le pilote et le navigant ont eu juste le temps de s’éjecter de leur appareil.

L’année suivant, le 31 décembre 1964, tandis que la commune de Chadeyrolles, en Haute-Loire,  se prépare à fêter la nouvelle année, trois avions de chasse, des F100, survolent à basse altitude le village. Aux fenêtres des maisons, on admire le spectacle. Un instant plus tard, une violente explosion retentit dans la montagne, au pied du mont enneigé de Mézenc. 

On alerte les brigades de gendarmerie voisines. Sur place, pour une raison indéterminée, les sauveteurs constateront que deux des F100 se sont percutés violemment. Les corps des deux pilotes seront retrouvés presque intacts et encore attachés à leur siège éjectable, qu’ils n’ont pas eu le temps d’activer.

Le mont Mézenc et son jumeau, le mont Devès situé à 40 kilomètres de là, semblent attirer les crashs, à tel point qu’un journaliste a surnommé l’endroit « Le triangle maudit de la Burle » en référence à celui des Bermudes. 

Un qualificatif que les lecteurs ont fini par connaître, à force d’accidents sur ce territoire. En effet, depuis la Seconde Guerre mondiale, près d’une trentaine d’oiseaux de fer s’est brisé les ailes sur les flancs impitoyables de ces monts. Mais ce n’est pas tout…

Quelque temps après, sur les lieux de la collision, des témoins auraient vu d’étranges boules lumineuses dans le ciel.

Le 21 janvier 1971, un bimoteur de l’armée française s’écrase à 1342 mètres d’altitude du côté de Mézilhac avec à son bord plusieurs scientifiques du Commissariat à l’Energie Atomique accompagnés de six officiers d’état-major et quatre militaires de l’armée de l’air.

 

Le 6 septembre 1979, un avion militaire koweïtien explose dans le ciel. Le pilote et les sept passagers périssent.

Le 17 décembre 1980, à Bains, en Haute-Loire, des témoins voient un petit avion s’écraser dans le massif du Devès ; les sauveteurs ne retrouveront aucune épave ! 

Deux mois plus tard, à Saint Clément, un autre avion est signalé en perdition par des témoins, dont une patrouille de gendarmerie. Une nouvelle fois, les secours sont envoyés à la recherche de l’engin, mais sans plus de succès, on ne trouve aucune trace d’accident et aucun avion n’est signalé perdu dans la région…

Le 12 mai 1991, c’est un appareil de l’aéroclub d’Auvergne qui s’écrase sur le mont Alambre.

En  mars 1996, c’est un avion de tourisme qui disparaît et, le 24 décembre, un autre atterrit violemment dans un marécage à Sagnes et Goudoulet.

Le 6 septembre 2000, c’est l’accident d’un bombardier d’eau sur le secteur de Burzet.

En 2003 : un avion de tourisme s’écrase à Saint Marcel d’Ardèche.

Le 28 décembre 2006, un avion en flamme s’écrase sur la commune de Saint Sernin, etc.

Cette liste n’est pas exhaustive, de nombreux autres accidents et disparitions sont également répertoriés dans le livre de Renaud Benoist En quête du Triangle de la Burle.

Une théorie est avancée, on pense à des perturbations magnétiques qui affoleraient les instruments de navigation. On connaît en Auvergne des endroits où le nord passe au sud…

On évoque également la Burle, ce vent du Nord particulièrement dangereux, sans oublier ces apparitions d’Ovnis souvent constatés… 

Il y a aussi l’obscur pouvoir d’une Table d’or (qui serait en fait en orichalque, un alliage métallique légendaire de laiton, cuivre et zinc). Cette table aurait été moulée à partir de la main d'Apollon, trésor ramené du pillage de Delphes par les tribus vellaves, et enterrée dans les ruines du Chastelas.

Tout ce que l'on peut dire, c’est que le mystère rode encore au-dessus de la montagne ardéchoise...

Photo Marc Chevalier

 

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28 septembre 2021 2 28 /09 /septembre /2021 10:26

 

Dorothy Arnold, jolie fille de vingt-cinq ans - nièce d'un juge de la Cour suprême américaine et fille d'un homme d'affaires prospère - a renoncé à son indépendance et vit chez ses parents à New York. 

Fille de Francis R. Arnold, un importateur de produits raffinés, Dorothy Arnold est née et a grandi à Manhattan dans une famille aisée. Après avoir obtenu son diplôme du prestigieux Bryn Mawr College, où elle s'est spécialisée en littérature, elle retourne dans sa maison familiale pour commencer une carrière d'écrivaine. 

Le 12 décembre 1910, elle sort s’acheter une robe et, en début d'après-midi, rencontre un ami avec qui elle bavarde quelques instants sur le trottoir en lui disant qu’elle prévoit de traverser Central Park avant de rentrer chez elle. 

Quelques instants plus tard, selon les termes d'un journaliste, Dorothy Arnold « se volatilise, disparaissant dans l'une des rues les plus fréquentées de la planète, en plein milieu d'après-midi et dans un quartier où des centaines de personnes la connaissent et où on croise un policier à chaque carrefour. »

Ne la voyant pas rentrer, ses parents, réticents à faire de la publicité sur la disparition de leur fille, commencent par interroger tous ses amis, puis font appel à une équipe de détectives privés. Six semaines plus tard, ils s'adressent à la police, qui conseille au père de la jeune fille, Francis Arnold, respectable citoyen de 73 ans, de signaler à la presse la disparition de Dorothy. 

Francis Arnold déclare aux journalistes que sa fille a peut-être été assassinée à Central Park et son corps jeté dans le lac ou le réservoir. Sceptiques, les journalistes tentent d'orienter la conversation sur la vie sentimentale de Dororthy, mais le vieil homme se met en colère, maugréant contre « ces gens qui n'ont rien à faire. »

On découvre très vite le prétendant que soupçonne Francis Arnold : un gros garçon de 42 ans, George Griscom fils, qui vit chez ses parents et se fait appeler Junior. Prétextant une visite à une ancienne compagne de classe, Dorothy a passé une semaine seule avec Junior, à Boston.

Mais cette escapade n'est pas le seul grief que les parents de Dorothy nourrissent contre leur fille. Ils lui reprochent également de s'être mise à écrire et vouloir s'installer à Greenwich Village (le St-Germain des Prés américain) pour échapper à toute contrainte. Francis Arnold n'a rien voulu savoir « Les bons romanciers sont capables d'écrire n'importe où », a-t-il déclaré. 

Lorsque le magazine auquel la jeune romancière s'est adressée a rejeté sa première nouvelle, sa famille s'est cruellement moquée de ses prétentions littéraires. Puis Dorothy essuie un second échec et le découragement la gagne.

C'est alors qu'elle écrit à Junior, qui séjourne en Italie en compagnie de ses parents : « Le magazine a refusé mon manuscrit. Je ne réussirai donc jamais. Je n'ai pas le moindre avenir et ne vois aucune chance de m'en sortir ». Un peu plus loin, elle ajoute : « Mère croira à un accident. » Quelques semaines plus tard, Dorothy a disparu.

Au télégramme qu'on lui a envoyé à Florence, George Griscom a répondu : « Je ne sais absolument rien ». Et au frère et à la mère de la jeune fille arrivés à l'improviste, Junior n'a apparemment rien d'autre à offrir qu'un paquet de lettres de la main de Dorothy.

En 1921, le chef du Bureau des disparitions de New York déclara que la famille de Dorothy Arnold et la police savaient depuis le début ce qu'il était advenu de la jeune fille. Mais il prétendit par la suite que ses propos avaient été mal interprétés.

En 1935, vingt-cinq ans après la disparition de Dorothy Arnold, la police recevait encore des appels de personnes affirmant l'avoir vue.

On n'a jamais su ce qu'elle était devenue. D'aucuns ont pensé qu'elle s'était suicidée ; d'autres que Dorothy avait été victime de la traite des blanches et envoyée au Mexique. On a pensé par ailleurs qu'elle était morte des suites d'un avortement pratiqué à la sauvette, ou qu'elle coulait des jours heureux à Honolulu. 

Jusqu'à sa mort, Francis s'est accroché à la croyance que Dorothy avait été assassinée. « Je crois que ma fille est morte. Je crois qu'elle est morte le jour de sa disparition ou presque immédiatement après. La seule théorie à laquelle j'ai toujours penché est qu'elle a été kidnappée et enlevée en peu de temps », a-t-il déclaré au Gazette Times.

 

Pourtant Dorothy n'avait pas d'ennemis. Elle n'avait pas d'amants sérieux. Elle vient de disparaître sans laisser de trace dans l'une des villes les plus peuplées du monde.

Bien qu'il y ait eu de nombreuses observations rapportées de Dorothy au cours des années à venir ainsi que diverses théories et rumeurs, ce qu'elle est devenue reste un mystère. 

Le lendemain de sa disparition, un spirite new-yorkais, qui a remarqué la soudaine apparition à Central Park d’un splendide cygne blanc, a prétendu que cette belle jeune fille s'était transformée en oiseau…

 

 

Sources

 

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3 septembre 2021 5 03 /09 /septembre /2021 10:12

Vous la connaissez peut-être, mais j'avais quand même envie de vous partager cette histoire tellement je la trouve magnifique !

Né le 21 juin 1931 à Syracuse, dans le sud de la Sicile, Enzo Maïorca, ce sportif de haut niveau a battu plusieurs records au cours de sa carrière, jusqu'à atteindre, à l'âge de 57 ans, la profondeur de 101 mètres et cela sans bouteilles.

La célébrité de ce plongeur sicilien, qui a intéressé les médecins français et italiens pendant plus de 30 ans, était devenue planétaire grâce au succès du film Le Grand Bleu, sorti en 1988 en France, dans lequel Jean Reno incarne le rôle de cet apnéiste sous le nom d’Enzo Molinari. 

En 1999, alors qu’il accompagnait les membres de l’association Accademia Kronos durant leur campagne nationale pour la préservation de l’environnement marin, Enzo Maïorca a raconté un événement qui l’a profondément touché alors qu’il s’entraînait en mer avec sa fille Rossana, elle-même détentrice de records d’immersion en apnée.

Avant de s’immerger dans les eaux chaudes de Syracuse, Enzo Maiorca parlait à Rossana restée sur le bateau quand il sentit quelque chose le cogner légèrement dans le dos. 

Il se tourna et vit un dauphin. Il a très vite compris que l’animal ne cherchait pas à jouer, mais à exprimer autre chose. Le dauphin s’est éloigné et Enzo Maïorca l’a suivi à la nage. 

Un peu plus loin, l’animal a plongé et Enzo en a fait de même. À environ 12 mètres de profondeur, il y avait un autre dauphin, empêtré dans un filet de pêche abandonné. Enzo Maïorca est remonté immédiatement à la surface pour appeler sa fille afin qu’elle le rejoigne avec les deux couteaux de plongée qu’ils avaient à bord du bateau.

Il n’a fallu que quelques minutes à ces deux plongeurs aguerris pour libérer le dauphin. Ce dernier a ensuite puisé dans ses dernières forces pour remonter à la surface en émettant un « cri quasi humain », tel que le décrit Enzo Maïorca, pour respirer (un dauphin peut rester sous l’eau une dizaine de minutes, au-delà desquelles il se noie).

Le dauphin libéré, mais étourdi, resta sous l’attention d’Enzo, de Rossana et de l'autre dauphin, quand une surprise arriva... C’était une femelle qui était en train de mettre au monde son petit  ! 

Tandis que la femelle s’éloigna pour s'isoler, le mâle continuait de tourner autour d’eux. Il finit par s’arrêter devant Enzo Maïorca en lui donnant un petit coup sur la joue, comme un bisou, en signe de gratitude, puis il repartit.

Cette merveilleuse histoire a tellement touché le public sur place, que tout le monde s’est levé et l’a longuement et chaleureusement applaudi. 

Enzo Maïorca a conclu son intervention en déclarant : 

 « Tant que l’homme n’aura pas appris à respecter et à dialoguer avec le monde animal, il ne pourra jamais connaître son véritable rôle sur cette Terre ».

 

 

Sources :

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15 juin 2021 2 15 /06 /juin /2021 13:42

 

Nous sommes le 29 février 1879, à Southampton. Un gros bateau à roue, le Danube, s'apprête à appareiller. 

Sur le pont, un jeune officier de 23 ans, ému mais souriant, fait des signes à une femme vêtue de noir qui, sur le quai, pleure doucement.

Un hurlement de sirène, le bruit des pales qui commencent à tourner et le bateau quitte le port.

Rapidement, il gagne le large tandis que, sur le quai, la femme agite maintenant une écharpe blanche que le jeune homme s'efforce d'apercevoir le plus longtemps possible.

Ce sera la dernière vision qu'il aura de sa mère. Ces deux êtres, en effet ne se reverront plus.

Qui sont-ils ?

Lui, ce jeune officier élégant aux yeux bleus, dont les cheveux sont légèrement parfumés à la violette, c’est le prince impérial Louis, fils de Napoléon III.

 

Elle, cette dame en noir, c'est l'impératrice Eugénie, exilée en Angleterre depuis la chute du Second Empire, et veuve depuis six ans. 

Le prince impérial a obtenu du gouvernement britannique, alors en guerre contre les Zoulous, l'autorisation de s'engager dans la Royal Horse Artillery. C'est donc sous l'uniforme anglais que ce Bonaparte, arrière-neveu de Napoléon 1er, va se battre en Afrique du Sud. […]

Le 1er juin, il part en mission dans la brousse avec une dizaine d'hommes. Vers deux heures, le petit groupe s'arrête pour déjeuner. L'endroit est calme et l'on s'attarde. […]

Soudain, une horde de Zoulous, grimaçants et armés de sagaies, surgit des hautes herbes en hurlant et attaque le petit campement. Pris de panique, les Anglais sautent sur leurs chevaux et se sauvent sans tirer un coup de feu.

Le prince Louis reste seul contre les assaillants. Armé de son revolver, il tient tête désespérément pendant quelques minutes. Mais un javelot l'atteint au ventre ; un autre lui crève l'œil droit. Il s'effondre. Les Zoulous s'acharnent alors sur le mourant ; on retrouvera son cadavre transpercé de 17 coups de sagaie...

Le lendemain, une colonie anglaise va chercher le corps du prince impérial et le ramène à Durban où il est placé sur un bateau en partance pour l'Angleterre...

En apprenant la mort de son fils, l'impératrice Eugénie, nous disent les témoins, « poussa un cri horrible, puis s'effondra, comme hébétée ». Pendant des semaines, des mois, son désespoir est effrayant.

Puis, en Avril 1880, elle décide de se rendre en Afrique du Sud pour passer le jour anniversaire de la mort de Louis à l'endroit même où les Zoulous l'on tué. Elle arrive à Pietermaritzburg.

Aussitôt, accompagnée du marquis de Bassano, de quelques officiers anglais, de deux dames de compagnie, d’une escorte de vingt cavaliers et d’un guide zoulou, elle s’enfonce dans la brousse.

- L’endroit doit être facile à trouver, dit-elle en partant, puisqu’on y a élevé un tas de pierres en forme de pyramide. 

Hélas ! depuis un an, la végétation dévorante de la forêt tropicale s’est développée. Pendant plusieurs jours, on tâtonne, on tourne en rond dans un effroyable enchevêtrement d’herbes géantes, de lianes et de plantes hostiles.

Un soir, alors que tout le monde est las et découragé, l’un des Anglais, Sir Evelyn Wood, dit à l’impératrice :

- Je suis désolé, Madame, mais je crois qu’il faut renoncer à poursuivre nos recherches. […]

Eugénie baisse la tête. Elle aussi commence à penser que toutes ces recherches sont inutiles, que la forêt a effacé à jamais l'endroit où son fils a été massacré, que son entreprise est insensée et qu'elle a fait douze mille kilomètres pour rien... Elle rentre sous sa tente et passe la nuit à pleurer.

Au petit matin, tout le groupe commence à faire les préparatifs du départ. Encore quelques sacs à boucler et la petite expédition va reprendre le chemin de Dundee.

C'est alors qu'il se passe quelque chose d'extraordinaire. L'impératrice Eugénie, qui est prostrée au pied d’un arbre, se relève soudain comme si elle était touchée par une inspiration subite. Les Anglais la regardent. Elle paraît bouleversée :

- C'est par ici ! crie-t-elle.

Et s’emparant d’une hachette, elle s’enfonce dans la forêt suivie de ses compagnons éberlués. Marchant droit devant elle, tranchant des lianes, trébuchant sur des souches et des troncs d’arbres renversés […] elle se dirige sans hésiter vers un point mystérieux. 

Pendant des heures, ne s'arrêtant pas une seconde, comme poussée par une force surnaturelle, cette femme de cinquante-quatre ans, qui n'a aucune habitude des exercices physiques, marche ainsi sans manifester la moindre fatigue.

Tout à coup, ses compagnons l'entendent pousser un cri de triomphe : 

- C’est ici !

Incrédules, ils s’approchent et voient qu’effectivement Eugénie a trouvé, à demi caché dans les broussailles, le tas de pierres amoncelées en forme de pyramide. L'impératrice est tombée à genou et pleure. 

Quand elle se relève, Sir Evelyn Wood vient près d’elle :

- Comment avez-vous pu deviner, madame, que ces pierres se trouvaient là ?

Eugénie explique alors qu'au moment où, désespérée, elle allait suivre ses compagnons et rentrer à Dundee, elle a soudain senti un extraordinaire parfum de violette.

- Ce parfum, dit-elle, m'entourait, m'assaillait même avec une telle violence que j'ai cru défaillir. Or, vous l'ignorez sans doute, mon fils avait une véritable passion pour ce parfum. Il en usait à profusion pour ses soins de toilette. Alors, il m'a semblé que c'était un signe. Et j'ai suivi aveuglément cette senteur sans douter un instant qu'elle me mènerait à l'endroit où Louis était tombé... Et vous voyez, j'ai eu raison. C'était bien un signe...

Les Anglais la considèrent avec stupéfaction.

- Maintenant, ajoute Eugénie, soyez gentils. Laissez-moi seule...

Sir Evelyn Wood et ses compagnons se retirent à une centaine de mètres et établissent un campement, tandis que l'impératrice demeure toute la nuit seule, à genoux et en pleurs, auprès de la pyramide de pierre devant laquelle elle a allumé des bougies en guise de cierges.

Or, au petit matin, il se passe un fait étrange : bien qu'il n'y ait pas le moindre souffle de vent, l'impératrice voit tout à coup la flamme des bougies se coucher comme si quelqu'un voulait les éteindre. Très émue, elle demande :

- Est-ce toi qui es là ?... Tu veux que je me retire ?...

Alors, les flammes s'éteignent brusquement.

Et Eugénie s'en va en tremblant rejoindre ses compagnons.

 

Sources :

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