6 décembre 2006
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Natalène, Tome 1
Éditions XO, 2004, 478 pages.
Quatrième de couverture :
« Le jour où sa mère l’a abandonné dans la vaste maison de Blajan, Tristan s’est mis au piano et a joué six heures d’affilée. Il n’a plus jamais cessé.
Tristan grandit avec sa musique à Blajan, sous l’aile de son grand-père, inflexible et extravagant chef de clan, avec ses cinq cousins, nichée turbulente semée là par la génération précédente.
Parmi eux il y a Natalène. Elle a l’âme farouche et les yeux jaunes, elle est brune de peau et légère comme un oiseau. La même liberté, la même brûlure coulent dans leurs veines. Peu à peu la force qui les unit va devenir la plus secrète des histoires d’amour.
Mais Natalène a un père bohémien qui chaque année l’arrache à Blajan et à Tristan sans jamais dire quand il la leur rendra. Et chaque automne la ramène à l’improviste, obstinément muette sur cette autre vie, couverte de bleus, sale et provocante, chaque fois différente de celle qui était partie, donnant à leur amour des couleurs sombres, mystérieuses et ensorcelantes. »

Natalène, Tome 2
Éditions XO, 2004, 440 pages
Quatrième de couverture :
« Le plus fort de la tempête semble passé sur les habitants de Blajan. Natalène a pu y revenir, Tristan et elle s’aiment au grand jour et seules les vieilles tantes s’en étonnent encore.
Mais dans le monde de la jeune fille, les ombres ont-elles vraiment renoncé ? Le Copte a-t-il perdu son pouvoir ? Et qu’est devenu Vanik, ce sauvage auquel on avait marié Natalène ?
Peut-être la menace vient-elle de Natalène elle-même, car la jeune femme ne pourra ignorer toujours cette part d’elle qui aspire à reprendre la route. Et Tristan le sait. Elle rêve de revoir les Yémaches, ces bohémiens mystiques qui ont choisi de vivre dans la misère et la poésie… et qui « font la route » dans d’antiques roulottes, vers le Bout du Nord, un îlot de dunes des Pays-Bas. Là, croient-ils, le vent est fou et s’engouffre par une déchirure du ciel pour chercher des hommes au cœur fort et tendre, et les appeler, des années s’il le faut, jusqu’à ce qu’ils viennent.
Si un jour se lève le vent d’Orfenor qui suit Tristan et Natalène, qui les habite et les traque, nul ne peut savoir où il les emportera... »
Pour Myrielle Marc, Orfenor est le livre de toute une vie. Elle a écrit à 18 ans la première version, sur des cahiers d'écolier, et a repris le roman trois fois, à 35, 45 et 55 ans, créant avec Tristan et Natalène deux personnages inoubliables.
Ce roman d’une incroyable richesse est un bonheur de lecture que je ne suis pas prête d’oublier, on s’attache aux personnages du plus âgés aux plus jeunes, les suivants pas à pas sur le chemin de la vie à la rencontre d’incroyable évènements. L’atmosphère mystérieuse que dégage ce roman est magnifiquement décrite dans un langage d’une crudité adolescente. Dans cette saga familiale naît une belle histoire d’amour qui nous promène, le cœur battant, de la première page à la dernière du second tome. Il y a même un arbre généalogique situé en première page qui nous aide à comprendre et à prendre connaissance de leur avenir. À travers ces quelques lignes, je ne peux que vous exhorter à lire cet envoûtant roman qui ne vous décevra pas et comme Barbabella et Cuné, vous n’en ressortirez pas indemne.
Et également l’avis de Majanissa sur le Tome 1 et le Tome 2
Le site de Myrielle Marc
Publié par Florinette
5 décembre 2006
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Éditions Bucdom noir, 2002, 307 pages.
Quatrième de couverture :
« Onze adolescents achèvent un stage réservé aux surdoués, dans les Cévennes, à la fin de l'été. Pour clore cette session de travail, ils décident, le dernier jour, de transformer une clairière en tribunal et de dresser là, en plein air, le procès de Dieu. Le goût de la dialectique et de la provocation n'est pas étranger au choix de ces jeunes Princes du savoir qui se considèrent comme l'élite de demain.
Un violent orage s'abat avant le terme du procès Dieu se serait-il fâché tout rouge devant les accusations dont il fait l'objet ? - et c'est la fuite éperdue vers le couvert des grands arbres que cingle la grêle et menace la foudre. L'un des garçons, se consumant en secret pour l'une des stagiaires, profite de cette débandade pour déclarer sa flamme à la jeune fille avec une morgue dont le sens prend ici toute sa signification.
Et la pièce iconoclaste soigneusement préparée par un groupe d'étudiants aussi présomptueux que talentueux débouche sur un cauchemar, et sur un autre procès, bien réel, mais plus âpre, celui-là... »
Dans ce livre, l’auteur met les nerfs du lecteur à rude épreuve, le style est alerte et l’enquête policière très prenante. La mécanique infernale se met en marche dès que le corps d’une fille du groupe est retrouvé inanimé. On la croit morte et un garçon est accusé de meurtre. Le portrait de ces jeunes gens qui manient la philosophie avec brio, et que rien ne peut troubler, est très bien représenté surtout quand ils se retrouvent confrontés au soi disant meurtrier, ils disjonctent, c’est la débandade !!!
En plus à chaque nouvelle indice, on pense avoir trouvé le coupable mais un autre fait apparaît et nous voilà repartis dans d’interminables conjectures.
Citation :
« L'homme s'agite, mais Dieu le mène. » FÉNÉLON (François de Salignac de la Mothe-) (1651-1715)
Publié par Florinette
3 décembre 2006
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Éditions Belfond, 2005, 384 pages.
Traduit de l’américain par Valérie Bourgeois.
2005 Prix RFI-Témoin du monde
2006 Prix des Libraires du Québec
2006 Prix des Lectrices de Elle
Kaboul dans les années 1970, avant l’invasion russe, deux jeunes enfants jouent ensemble, c’est Amir et Hassan, frères de lait, ils vivent au sein de la même propriété à la différence que le premier est le fils d’un riche commerçant Afghan et le second, le fils du serviteur chiite. Une amitié indéfectible unis ses deux enfants liés à une même passion ; les cerfs-volants. Hassan fait preuve d’une loyauté sans faille vis-à-vis de son maître, et ami, il accepte tout, jusqu’à se sacrifier pour lui, tandis qu’Amir, qui aime Hassan comme un frère, se montre moins amène.
Il ressent une jalousie le dévorer quand il voit l’attention que porte son père à Hassan, cet enfant au visage déformé par un bec de lièvre, alors que lui désespère de gagner son affection.
Chaque hiver, comme veut la tradition, se déroule un combat de cerfs-volants dans les quartiers de Kaboul et Amir veut à tout prix remporter cette bataille afin d’obtenir la fierté de son père, il se battra corps et âme jusqu’à abandonner Hassan à un sort tragique.
À partir de 1973 Kaboul va découvrir que la monarchie appartient désormais au passé, l’invasion des russes, puis la venue du taliban va anéantir toute la tranquillité et la beauté de ce pays que les habitants pour la plupart fuirons. C’est le cas d’Amir et son père, qui partent se réfugier aux Etats-Unis où ils connaîtront la triste pauvreté des réfugiés. Et puis, le destin rappellera Amir en Afghanistan, pour lui proposer une chance de se racheter...
Sous cette magnifique plume c’est toute l’histoire d’un peuple que nous dévoile Khaled Hosseini. On se prend à rêver d’un Kaboul en fleur où la tranquillité sonnait à toute les portes en portant avec elle l’odeur de ces succulents mets. D’une ville paisible, qui ne vivra désormais qu’à travers les pages des livres. Un pays à tout jamais perdu dans l’invasion et la cruauté des hommes. C’est un très beau témoignage qui nous laisse au cœur beaucoup d’amertumes envers tant de souffrance infligée à un peuple qui ne demande qu’à vivre en toute sérénité.
Citation :
« Si les enfants sont nombreux en Afghanistan, l’enfance, elle, y est quasi inexistante. » Khaled HOSSEINI, Les cerfs-volants de Kaboul.
Le site officiel de Khaled Hosseini
D'autres bloggueurs conquis :
Solenn, Hervé, Clochette & Anne
Publié par Florinette
30 novembre 2006
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Collection J.-L. Lécard
La Harpe irlandaise - Les Clefs - Agnès de rien
Éditions Omnibus, 2006, 831 pages.
Quatrième de couverture :
« Ce sont trois «romans policiers sans police», selon le mot de Colette. Il y a des secrets de famille, des histoires enfouies que l'on croyait perdues à jamais, des maisons silencieuses qui ne demandent qu'à parler. En butte à la bassesse et au mensonge, des femmes solitaires enquêtent, parfois dans leur propre passé, savent écouter la pierre, les meubles, les jardins, témoins et gardiens de drames oubliés. Elles bouleverseront ainsi l'ordre des choses. »
J’ai tout aimé dans ce livre que j’ai découvert grâce à Clarabel. C’est un mélange de mystère, de demeures sombres, de personnages intriguants et envoûtants, des décors austères et humides. Ces trois histoires, placées sous le signe de l’étrangeté, représentent à merveille cette fidèle amoureuse du secret et des vieilles pierres. Elle n’a jamais écrit de roman policier et pourtant tous les ingrédients sont là : l’énigme, parfois des meurtres, une enquête, mais jamais de détectives.
À l’intérieur de ces vieilles demeures, qui sont les gardiennes des secrets enfouis, se terrent des histoires familiales pour ceux qui savent écouter le craquement des meubles et le murmure des pierres…
Extraits de la préface par Hélène Fau :
« Et il y a les maisons, personnages secondaires mais essentiels des romans de Germaine Beaumont. « Elle aime les vielles demeures dans des coins perdus de campagne parce qu’elle sait que des êtres s’y terrent, d’une infernale complexité sous la grisaille de leur vie de fossiles. » note en 1948 dans France-Amérique Maurice Edgar Coindreau qui la connaît bien. »
« Cette attirance pour le surnaturel, qui fait d’elle une spécialiste des histoires de fantômes, donne à ses propres romans un accent fantastique que la fidèle Colette ne manque pas de remarquer « Mon cher Maître, jamais je n’aurais su, de toute ma vie, écrire comme tu le fais le roman dont le fantôme, la pomme tombée, la maison en ruine, l’eau, la mite sont les personnages. Peut-être que je manque de rêverie, ou plutôt du sens du fantastique. »
Citation :
« L'intelligence du monde n'est pas dans la naissance, elle est dans la mort. On sait ce qui naît ; on ne sait où va ce qui meurt. » Germaine BEAUMONT (1890-1983) Si je devais.
Je laisse la parole à Tatiana.
Publié par Florinette
28 novembre 2006
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Éditions des Équateurs, 2006, 220 pages.
2006 - Prix Découverte Le Figaro Magazine - Fouquet’s
Une fille dans la ville c’est le récit autobiographique du parcours d’une ancienne élève de HEC, qui après quelques boulots sans grand intérêt, décide de partir à 24 ans à la conquête de l’Amérique. Elle quitte Paris sans visa, réseau, ni projet, juste l’insouciance qu’il faut dans ces instants.
C’est la fin des années 1990, là-bas tout explose, c’est le monde des affaires, les start-up squattent la une du Wall Street Journal, la grande euphorie Internet arrive à New York. Elle y découvre une ville à cent à l’heure qui vit sous exta, ne parle que de millions et d’investissements, ne rencontre que des striver* et des capitalist pigs*, comme elle les appelle, c’est une véritable course au statut où il n’y a pas de place pour les relations humaines. La solitude fait rage dans cette folie boursière. Alors elle aussi veut en faire partie et ouvre une société « d’intelligence économique ».
Et puis tout s’écroule, il est 8 H 53, nous sommes le 11 septembre 2001, le silence s’installe dans cette ville où tout vient de s’arrêter, il n’y a plus de statut social, les gens se reparlent. En s’effondrant les tours ont coupé le son, changé la vision du monde.
Elle se pose mille et une questions, cherche un sens à tout ça, à sa vie, et entreprend divers voyages où elle constate les ravages de la mondialisation dans les villes qu’elle côtoie, elle pense à sa vie de femme esseulée, à Nicolas, son amour d’adolescence qu’elle part rejoindre à Kaboul, elle veut être avec lui, se rendre utile.
Pour son premier roman, Flore Vasseur s’attaque au monde des affaires, avec ses mots décapants, son humour caustique, c’est un témoignage sur les désillusions dans ce monde de capitaliste qui perd la tête. Elle a été sélectionnée pour le prix de Flore qu’elle n’a hélas pas remportée, car pour ma part, elle le méritait, c’est un récit épatant !
*Striver : individu « sang et sueur » qui croit s’en sortir par le travail. Il bosse comme un chien, vit comme un rat, adore l’Amérique.
*Capitalist pigs : Il gère ses affaires par téléphone dans les avions autour du monde. Sa vie est un cours de bourse, une caricature. Ses enfants veulent l’abattre comme un animal. Seul, adepte de la jouissance facturée et déviante, c’est un homme dangereux. Surtout pour lui-même. Cerveau grillé, âme dévastée, vie minée, c’est le genre de personne à sauter par la fenêtre un jour de krach, à faire un arrêt cardiaque à quarante-cinq ans, bref à exploser en vol. Les yeux sur Bloomberg.
Citation :
« À New York, les couples sont des ovnis, la solitude une industrie. »
Flore VASSEUR
Publié par Florinette