23 janvier 2008
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Éditions du Rouergue, Collection doAdo, 2006, 74 pages.
A partir de 10 ans.
L’entrée au collège est un cap difficile à passer et Boris n’échappe pas à la règle. Il commence par être la risée de ses petits camarades à cause de ses chaussures rouges qui lui valent le surnom de « Boris le clown ». Maintenant sa vie vestimentaire devient un vrai casse-tête.
Pour ne plus se faire remarquer et être tranquille, Boris va se ranger du côté des durs, des meneurs, même si bien souvent il n’est pas d’accord avec leur façon de faire, leur volonté de diriger en terrorisant tout le monde.
Du plus faible à l’enseignant, la violence et les injures n’épargnent personne et Boris, qui ne peut se défaire de leur emprise, se retrouve expulsé pour avoir participé à un jeu stupide d’une extrême cruauté qui a envoyé Teddy à l’hôpital. Face à l’abattement de son père, Boris réalise qu’il est préférable de lutter contre la peur, l’agressivité, de prendre son courage à deux mains afin de faire les choses comme on les entend sans s’impliquer dans des situations avec lesquelles on n’est pas d’accord.
Ému par des images lors des informations télévisuelles, Boris a une idée, il va faire une action qui lui donne envie de grandir et ce coup-ci, son père sera fier de lui.
Cette petite histoire, composée de sept chapitres, montre bien la cruauté de certains collégiens prêts à tout pour se rendre intéressants en écrasant et terrorisant les plus faibles qui par peur choisissent le camp des bourreaux à celui des victimes en commettant des actes qui regrettent par la suite.
Avec émotion et justesse, Hélène Vignal (que j’ai découvert récemment grâce à Lily avec Trop de chance) amène à la réflexion sur la façon de se comporter, qu’il est préférable de faire un choix en accord avec soi-même et non contre sa volonté.
Joelle et Laurent l'ont également lu et aimé.
Publié par Florinette
21 janvier 2008
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Éditions Gallimard, 2007, 229 pages.
« L'Échappée » c'est Madeleine, une jeune fille de seize ans qui, en 1941, travaille comme bonne à tout faire dans un hôtel à Rennes pour échapper au trop lourd contexte familial dans lequel elle a du mal à vivre, elle étouffe.
Dans ce milieu paysan vivant dans le non-dit où l'Occupation prend place, ses parents tiennent une épicerie dans le village de Moermel, mais Madeleine a choisi de vivre sa propre vie, loin d'une mère qui n'a d'yeux pour son fils et d'un père qui se cure les ongles en ressassant les comptes de la boutique.
Fuir cet endroit austère, la routine, c'est tout ce qui importe à Madeleine « À Moermel, les champs succèdent aux champs. Les lignes de fuite aux lignes de fuite. » Elle veut exister, être quelqu'un. « À Rennes, les motifs se répètent sur le papier peint des chambres, le tissu des rideaux, semblables aux broderies de la mère ; les heures, les jours, les mois se déroulent en frise continue, selon la même pulsation lente, ne laissant place ni au hasard, ni à la fantaisie. » C'est donc, sans réfléchir aux conséquences, qu'elle accepte, même si elle ne sait pas déchiffrer la musique, de devenir l'accompagnatrice du pianiste allemand Joseph Shimmer.
Madeleine n'a peur de rien, malgré la crainte qui s'insinue chez ses collègues. Elle ne le perçoit pas comme un ennemi, il parle français, ses mains fines, aux ongles soignés, aux articulations de fille ne peuvent pas tenir un fusil, elles ne peuvent que jouer du Litz. Madeleine est amoureuse et quand Joseph Shimmer doit s'absenter, les jours sans lui deviennent de suite des jours pour rien.
À la Libération quelqu'un prend une photo de Madeleine tondue, humiliée, pour l'exposer comme un trophée en devanture des marchands de journaux avec pour légende : « Leçon d'hygiène patriotique ». Au beau milieu de la place publique, affalée sur sa chaise sous le poids des regards accusateurs, Madeleine veut s'enfuir loin, mourir quelque part, mais il y a Anna, son ange blond, qui l'attend à la maison.
Cet acte de transgression va la suivre toute sa vie ainsi que sa petite fille qui hérite de la honte de sa mère en subissant cet exil forcé afin d'échapper à la vindicte populaire.
Dans la dernière partie du livre, l’auteur continue l’histoire, sous trois versions différentes, laissant le choix au lecteur d’imaginer la destinée de Madeleine et Anna.
C'est un magnifique livre bouleversant, surtout le court passage de la tonte où, Madeleine, tatouée d'une croix gammée sur le sein tel un monstre à patte noire, subit ce qui lui arrive dans le silence, et voit, pour la première fois, l'illusion du pianiste Joseph Shimmer s'évaporer pour se transformer en officier allemand.
Valentine Goby, que j'ai découvert avec La note sensible, décrit avec beaucoup de sensibilité la souffrance de ces femmes violentées moralement et physiquement et qui trouvent encore le courage de se battre pour continuer à vivre dans le seul but de se sentir libre.
D'autres avis sur ce livre : Alice [Merci !! :-D], Clarabel, Gambadou, Mireille, Philippe, Yvon...
Publié par Florinette
21 janvier 2008
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Biographie :
Née à Grasse en 1974, Valentine Goby y a passé toute son enfance et est amoureuse de cette région.
Après des études à Sciences-Po, elle a effectué des séjours humanitaires à Hanoi et à Manille. Enseignante, elle a aussi fondé l'Écrit du Coeur, collectif d'écrivains soutenant des actions de solidarité.
Valentine Goby est lauréate de la Fondation Hachette, bourse jeunes écrivains 2002 et a reçu le prix Méditerranée des Jeunes, le prix du Premier Roman de l'université d'Artois, le prix Palissy et le prix René-Fallet en 2003 pour son roman La note sensible.
Bibliographie :
* 2002 - La note sensible, (Éditions Gallimard),
* 2003 - Sept jours, (Éditions Gallimard),
* 2005 - L’antilope blanche, (Éditions Gallimard),
* 2007 - Manuelo de la Plaine, (Éditions Gallimard
Jeunesse),
* 2007 - Le rêve de Jacek, (Éditions Autrement
Jeunesse),
* 2007 - Le cahier de Leïla, (Éditions Autrement
Jeunesse)
* 2007 - L'Échappée, (Éditions Gallimard)
Publié par Florinette
19 janvier 2008
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Après « Belle-mère », de Claude Pujade-Renaud, qui continue son petit bonhomme de chemin, un autre petit livre se prépare pour partir vers d'autres horizons, si cela vous dit, n'hésitez pas à vous inscrire pour recevoir « La Grosse » de Françoise Lefèvre qui a beaucoup plu à Anne ! C'est à vous !
Destinataires : Lucy, Saxaoul, Gambadou, Jumy, Praline, Maijo, Arlette, Amanda, Goelen, Nath, Cathulu, Antigone, Sylire, Martine, Argantel, Liliba, Katell, Aifelle, Géraldine, Kattylou, Fabienne, Theoma, Sandrine, Mona, Pasale...
Publié par Florinette
18 janvier 2008
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Centre régionale du livre en Bretagne, 2007, 95 pages.
Ce recueil comporte huit petites histoires rédigées en langue française, dont une en langue bretonne. Elles ont toutes été choisies par un jury de libraires afin d’être publiées et présentées lors de la Quinzaine des éditeurs de Bretagne.
Parmi ces nouvelles, que j’ai trouvé très bien écrites, deux d’entre elles m’ont particulièrement plu. La première « Sol Invictus » de Fabien Lécuyer raconte l’histoire d’un couple âgé, style vieille France, qui vient prendre le thé au café-librairie en se faisant mutuellement la lecture et « Le stagiaire » de Sylvie Le Bras, qui met en scène, comme son nom l’indique, un jeune de 16 ans, au caractère indolent, qui effectue son stage d’insertion en librairie.
Grâce au livre voyageur de Yueyin, j’ai passé un agréable moment en terre bretonne. Merci beaucoup !! :-D
Pour tout savoir sur ses précédentes escales, rendez-vous chez : Beatrix, BelleSahi, Gambadou, Joelle, Katell, Maijo, Majanissa, Sylire, Yvon, Nina...
Publié par Florinette