Envahissant, conquérant même, l’homme est en train d’envahir tout l’espace vital disponible sur cette belle planète et de consommer les ressources naturelles (minéraux, végétaux et animaux) qu’il trouve sur son passage. Darwin avait déjà constaté la disparition totale d’espèces d’oiseaux sur certaines îles, causée par la chasse humaine.
Mais la vraie difficulté est que nous avons réellement du mal à comprendre que nos actions locales ont des répercussions globales bien réelles. Car depuis Darwin notre impact sur notre environnement n’a fait que grandir et son effet est tout simplement exponentiel. Pour le dire simplement : notre croissance démographique, notre main mise sur les terres ou les mers sauvages, notre tendance à la surconsommation et notre activité industrielle, sont un désastre pour notre planète.
Il était une fois l'espèce humaine...
La conscience pour s'auto-réguler ?
Dans son livre Requiem pour l’espèce humaine, Clive Hamilton, membre du bureau pour le changement climatique du gouvernement australien et professeur d’éthique à l’Université Charles Sturt, souligne la tendance humaine à nier la réalité. Nous aurions du mal à prendre conscience que nous sommes en train de générer la destruction de milliards d’autres espèces et peut-être même la nôtre. L’ampleur de la situation est tellement impensable, que justement nous n’arriverions pas à en prendre la mesure.
Mais dernièrement encore, une étude du Centre des vols spatiaux Goddard de la NASA avance que notre civilisation moderne est condamnée. « La rareté des ressources provoquée par la pression exercée sur l’écologie et la stratification économique entre riches et pauvres ont toujours joué un rôle central dans le processus d’effondrement », avance les chercheurs pour qui notre civilisation industrialisée va s’effondrer.
Alors, que faire ? Comment réveiller la conscience humaine ? Car si les faits scientifiques sont ce qu’ils sont, il reste certainement une marge de manœuvre. Nous pouvons soit continuer à accepter, dans une semi-conscience, de foncer dans le mur, soit ouvrir cette conscience dont la vie nous a fait cadeau, pour apprendre à nous auto-réguler et à respecter l’environnement dont nous sommes dépendants.
Bien sûr, personne n’a dit que ce serait facile. Nous le savons, les habitudes reprennent vite le dessus et c’est une pratique qui doit s’installer dans tous nos gestes quotidiens. Moins consommer, recycler nos objets, choisir dans quoi l’on investit son argent et à quoi l’on accorde son attention, cultiver « une sobriété heureuse », propose l’agriculteur et philosophe Pierre Rabhi. Car une conscience pratique et incarnée, n’est-elle pas la force d’auto-régulation dont a besoin notre planète, et nous avec ?
De tout façon, avons-nous le choix ? « Que les personnes se sentent concernées ou pas, ce n’est pas là l’important. Ce qui est primordial c’est que les gens changent le monde dans le bon sens », conclut Elisabeth Kolbert. Il va bien falloir que suffisamment d’homo sapiens sapiens – qui veut dire « l’homme sage sage » - évoluent de manière à ce que cette espèce cesse cette destruction massive.
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Pour aller plus loin :
Le monde est en train de basculer dans un avenir hostile. Notre obstination à tirer profit de la planète au-delà des limites supportables par son écosystème a déclenché des effets indirects si dramatiques que la crise climatique menace désormais notre existence. Nous avons nié cette réalité. Nous avons ignoré ou accueilli avec lassitude les signaux d'alarme des climatologues, refusé de remettre en cause le dogme de la croissance et l'obsession consumériste. Nous devons maintenant en mesurer les conséquences pour le XXIe siècle et agir afin de tirer le meilleur parti de l'inéluctable. Un propos courageux, un livre d'utilité publique.