Ce qu'il faut avant tout savoir :
David Servan-Schreiber a été un médecin, chercheur et écrivain scientifique. Après des études de médecine et de psychiatrie, David Servan-Schreiber s’est tourné vers la recherche fondamentale en neurosciences cognitives. Il est ensuite revenu à la pratique clinique tout en poursuivant ses travaux sur la neurobiologie des émotions. Il a créé et dirigé un centre de médecine intégrée à l’université de Pittsburgh aux États-Unis, où il enseignait en qualité de professeur clinique de psychiatrie.
Dans le cadre de ses recherches cliniques Neuropsychologiques, il a fini aussi par étudier les effets des médecines douces complémentaires, en particulier sur les patients atteints de problèmes psychiatriques. David Servan-Schreiber a fondé et dirigé l’Institut Français d’EMDR, ainsi que l’association regroupant les praticiens français de cette méthode de psychothérapie (EMDR-France). David Servan-Schreiber s'est éteint le 24 juillet 2011 du cancer contre lequel il luttait. Il a écrit à ce sujet des livres ayant rencontré un très grand écho.
Résumé du livre :
Tôt ou tard, il allait revenir. Je connaissais les pronostics de mon cancer. Je pouvais retarder l'échéance, gagner des années, presque l'oublier, mais cette fois c'était « the Big One », comme disent les Californiens qui redoutent un tremblement de terre dévastateur. Cette rechute m'a amené à me poser les questions les plus graves, peut-être les plus importantes, de ma vie : si je suis rattrapé par la maladie alors que je pense, mange, bouge, respire et vis anticancer, alors que reste-t-il d'Anticancer ? C'est pour répondre à cette question que j'écris aujourd'hui. Ce livre est aussi l'occasion, pour moi, de dire au revoir à tous ceux qui ont apprécié mes livres précédents ou qui sont venus m'écouter. Quoi qu'il arrive, j'ai le ferme espoir que cet au revoir ne sera pas le dernier. On peut se dire au revoir plusieurs fois.
Ce livre court est un condensé d'émotion, d'empathie et d'une sincérité qui nous touche au plus profond de nous-mêmes. Il nous témoigne de son long combat contre le cancer, mais aussi de sa transformation intérieure face à cette maladie.
« Me découvrir fragile, mortel, souffrant, effrayé m'a ouvert les yeux sur l'infini trésor de la vie et de l'amour. Toutes mes priorités en ont été bouleversées jusqu'à la tonalité émotionnelle de mon existence. Le fait est que je me suis senti beaucoup plus heureux après qu'avant, ce qui est tout de même inattendu. »
Après avoir accompagné des malades en fin de vie, ce soignant se trouve à son tour confronté face à sa propre mort, à la douleur, la peur et le courage dont il faut faire preuve, mais aussi l'espoir et la force de vivre qui l'animent et se surprend à découvrir à quel point cette expérience l'a fait grandir.
« J'ai senti également une sorte de naissance spirituelle. Moi qui étais le scientifique type, rationaliste et athée, je me suis trouvé en quelque sorte “en état de grâce”. L'épreuve m'avait rapproché de Dieu, et c'était devenu tellement crucial pour moi que quand je faisais mes exercices de méditation, je me surprenais à essayer de parler à Dieu, de communiquer avec lui. Je lui demandais de me maintenir dans cet état extraordinaire de bonheur et d'ouverture. Je le remerciais de la grâce que m'avait apportée la maladie. Et je lui promettais que je me servirais de cette lumière pour aider les autres dans la mesure de mes moyens. [...] Je suis heureux d'avoir connu pareille merveille, même brièvement. Quand je pense à la façon dont ma vie en a été transfigurée, je souhaite que tout le monde puisse un jour connaître cette expérience — de préférence sans opération au cerveau. »
Avec lucidité, et de façon lumineuse, cette touchante confidence nous fait prendre conscience de la fragilité de la vie et de l'importance d'adopter un mode de vie respectueux face à tout ce qui nous entoure.
«Si on évite tout ce qui abîme la vie et favorise au contraire tout ce qui la nourrit, on pourra développer les merveilleuses ressources cachées au fond de soi.»
Petite info complémentaire :
Lors d'un entretien sur le thème de la mort, David Servan-Schreiber, en se penchant sur les EMI, avait confié à Stéphane Allix :
« Ce n'est pas plus rationnel de dire : "il y a rien après la mort" que de dire: "il y a quelque chose après la mort." Et comme on a toutes ces expériences racontées par des gens qui sont cliniquement morts, physiquement morts, et qui rapportent des choses étonnantes, consistantes, je dirais que scientifiquement la balance penche peut être plutôt du coté de la probabilité qu'il y ait quelque chose, que de l'autre. »
Je vous invite à lire la suite de cet entretien inédit sur le site de l'INREES :