De nombreux artistes disent avoir rêvé certaines de leurs œuvres. D’autres racontent vivre des états mystiques et seraient comme connectés à d’autres dimensions qu’ils considèrent source de leur inspiration créative.
Depuis l’âge de 4 ans, Akiane Kramarik peint des visages, des regards, des scènes de vie, des animaux et des paysages, avec un réalisme, une émotion et une profondeur à couper le souffle. Si la jeune prodige, aujourd’hui âgée de 18 ans, n’a jamais reçu d’éducation religieuse, elle a toujours prétendu être transcendée par Dieu.
« Dès l’enfance, j’ai eu de nombreuses visions aux couleurs vibrantes que j’ai reproduites en peinture. Puis, par une nuit froide étoilée, j’ai été réveillée par un souffle à la fois léger et intense. Là, j’ai conversé avec Dieu et visité le Paradis. Depuis, il me guide et m’inspire dans mon art. »
Akiane Kramarik est loin d’être un cas isolé. Depuis toujours, de nombreux artistes – peintres, musiciens, sculpteurs, écrivains, acteurs... - disent avoir eu l’impression de ne pas être à l’origine d’une œuvre qu’ils ont pourtant créée. La plupart tireraient leur inspiration de leurs rêves, ou lors de moments privilégiés de grâce.
Rêver une oeuvre :
Giuseppe Tartini (1692-1770), violoniste et compositeur italien, rêva que le diable était devenu son esclave. Dans son rêve, il lui donna un violon et, à sa grande surprise, le diable se mit à jouer :
« une sonate d'une telle beauté exquise que cela dépassait les limites de mon imagination », témoignait-il.
Au réveil, Tartini se rappela de la musique du mieux qu'il le pu et composa la célèbre Sonate des trilles du Diable.
Richard Wagner (1813-1883), compositeur allemand, décrivant son opéra Tristan et Yseult, confiait à l’époque:
« Pour une fois, vous allez entendre un rêve, un rêve que j'ai mis en musique... J'ai rêvé tout cela. Jamais ma pauvre tête aurait pu inventer une telle chose délibérément. »
En septembre 1853, pendant une sieste, il conçut le prélude pour orchestre de L'anneau du Libelung. En mai de l’année suivante, il termina l'opéra en entier.
Robert Louis Stevenson (1850-1894), écrivain britannique, auteur de l'Île aux trésors, constata très jeune qu'il pouvait rêver des histoires entières et même continuer un même rêve les nuits suivantes pour lui trouver une fin différente ou affiner une intrigue. Dans son autobiographie, Across the Plains, Stevenson écrit que ses rêves étaient produits par des petits bonhommes qui travaillaient toute la nuit, jouant devant lui des morceaux d'histoire sur un petit théâtre illuminé. C’est ainsi qu’est né L’Etrange cas du Doctor Jekyll et Mister Hyde.
Autre exemple, plus récent, celui du réalisateur américain James Cameron qui aurait, lui aussi, trouvé l’inspiration dans ses rêves pour réaliser le film Avatar. Or, qu’est-ce que le rêve en parapsychologie ? Ce n’est rien d’autre qu’un état modifié de conscience qui se révèle être un terrain très favorable aux expériences de télépathie, d’intuition et de prémonition, et permet d’avoir accès à des sources intarissables d’informations.
État de grâce, état de transe :
Le rêve n’est pas le seul état modifié de conscience à travers lequel les artistes sembleraient trouver l’inspiration créatrice. Certains, pourtant bien éveillés, disent vivre des moments de transcendance.
Dans son autobiographie, L’homme qui avait bâti sa maison sur le sable, le chanteur Michel Delpech raconte lui aussi son expérience :
« Lorsque je compose des chansons, je me trouve parfois dans des états particuliers, une espèce d’état de grâce. Je me demande comment l‘inspiration me vient et d’où elle vient. J’ai la sensation d’entrer en communication avec des sphères inconnues et d’être mystérieusement aidé dans ma création, comme si une alchimie extérieure accomplissait une part de mon travail. Il s’agit d’un phénomène étrange, commun, je crois, aux artistes. Sans le savoir, je suis une sorte de mystique à l’écoute d’un absolu. »
Un autre chanteur français, Laurent Voulzy, avouait lui aussi, lors d’une interview, avoir cette impression de ne pas se sentir auteur de ses œuvres mais d’être comme connecté par le haut de la tête à quelque chose de « plus grand que lui » qui lui « envoie » ses musiques et ses textes. Comme s’il ne composait plus mais qu’on composait pour lui.
Dans son livre Psi Enquête sur les phénomènes paranormaux, le journaliste Erik Pigani s’est intéressé de près à l’inspiration créatrice des artistes. Pour rédiger cet ouvrage, l’auteur a recueilli les témoignages de plus de cent cinquante personnalités qui lui ont fait part de leurs propres expériences, leurs propres visions sur leur art, et leur incroyable mode de création :
« Du néant surgit parfois des souffles brûlants qui embrasent le cerveau de certains hommes faisant crépiter mille et une idées pleines de songes, de sons et de couleurs, reflets d’un univers mystérieux, inaccessible au commun des mortels, écrivait-il. Parfois même ce souffle s’empare de leur corps tout entier, le faisant tourner, chanter et danser comme s’ils étaient subitement animés par la force des dieux. A travers ces hommes, c’est la Vérité qui s’écoule, non pas celle de la pensée mais celle qui, au-delà des émotions exprime l’Etre. A travers eux, c’est l’univers qui parle et se manifeste, non sous forme de savants calculs et de superbes théories, mais d’images et de vibrations. »
De nombreux acteurs et chanteurs, lorsqu’ils interprètent un rôle ou une chanson en public, disent également entrer dans un état « quasi mystique ». Comme la chanteuse Fabienne Thibeault, voix mythique de Starmania, qui raconte avoir souvent l’impression de se dédoubler sur scène :
« C’est comme si nous étions deux, comme si je n’étais plus toute seule. Et cette sensation n’est pas un simple fait anecdotique. C’est un événement important qui dépasse de loin la force des états émotionnels habituels. », confiait-elle.
Erik Pigani écrit :
« Les arts de la représentation sont, par excellence, une transition, un médium, entre notre réalité quotidienne et d’autres types de réalités. La preuve : la scène permet à certains interprètes d’expérimenter spontanément de très particuliers phénomènes psychiques. (...) Est-il possible de définir cet état ? Si la sensation de dédoublement peut être comparée à une sortie de corps, et l’impression d’être investi par une force extérieure à la médiumnité, la catégorie la plus approchante est probablement la transe. Il ne faut pas prendre cette expression au sens péjoratif : depuis l’aube des temps, les hommes connaissent cet état mystique particulier, cette expérience transpersonnelle par excellence qui leur permet de s’entretenir avec les dieux et de recevoir des messages du cosmos. »
Le célèbre psychologue américain Charles Tart, connu pour ses recherches sur les états modifiés de conscience et la parapsychologie, confirme, expliquant que :
« la transe est un processus naturel à l’être humain qui permet de dépasser ces limites et d’entrer en contact avec la totalité de notre être et avec les mondes invisibles. »
Les artistes : des sujets PSI ? :
Les artistes auraient-ils plus de facilité à s’ouvrir sur d’autres dimensions, à avoir des capacités extrasensorielles et à vivre des expériences extraordinaires ? Seraient-ils des sujets PSI ? Erik Pigani en est convaincu :
« Les artistes seraient deux fois plus doués que la moyenne d’entre nous ! Les musiciens, plutôt introvertis et à l’écoute de leurs sentiments intérieurs, sont de bons télépathes ; les acteurs, plutôt extravertis, expriment clairement leurs intuitions ; les dessinateurs, qui ont l’habitude de visualiser, ont des facilités pour la clairvoyance ; les romanciers, surentraînés à imaginer intérieurement des scénarios, ont souvent des prémonitions… En 1997, une expérimentation réalisée avec cent vingt huit artistes à l’université d’Edimbourg, en Ecosse, a montré que les plus créatifs étaient les plus réceptifs. Pourquoi ? Parce que les qualités psychologiques de la créativité sont celles qui permettent l’apparition du psi : être ouvert à ses émotions, être enthousiaste pour toute nouvelle expérience, être capable d’empathie avec les autres, être tolérant et ne pas avoir peur de son imaginaire. »
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Pour aller plus loin :
Cette vidéo est en anglais, mais je vous conseille de la visionner rien que pour admirer les oeuvres de la jeune Akiane Kramarik !
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