6 avril 2007
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© Francesca Mantovani
Éditions Héloïse d’Ormesson, 2007, 368 pages.
Sarah a dix ans lorsque le 16 juillet 1942 elle et son petit frère Michel sont brutalement tirés du sommeil par des martèlements violents contre la porte d’entrée. C’est la police française, le début de l’enfer, il faut faire vite, préparer ses affaires à la hâte. Dans cette panique, Sarah ne pense qu’à une seule chose, protéger son petit frère en l’enfermant dans le placard secret de leur chambre avec la promesse de revenir le chercher quand tout ceci sera fini. Mais l’horreur continue, Sarah et ses parents se retrouvent enfermés au vélodrome d’hiver, parqués comme des bêtes, pires que des bêtes, puisque sous une chaleur insoutenable, dans des conditions effroyables, ils sont, depuis plusieurs jours, sans eau et sans nourriture avant d’être déportés dans le camp de transit de Beaune-la-Rolande où les enfants seront sauvagement arrachés à leurs parents.
60 ans plus tard, Julia, journaliste américaine, installée en France depuis vingt ans, est chargée par son hebdomadaire américain de couvrir la soixantième commémoration du Vel’ d’Hiv’ où plus de 4000 enfants juifs, âgés pour la plupart de 2 à 12 ans, et leurs parents ont été déportés et assassinés à Auschwitz. Embarrassée par cette demande, elle se rend compte qu’elle ne sait absolument rien de cet évènement et qu’elle n’est pas la seule à être dans l’ignorance. Ses recherches s’avèrent difficiles, c’est un sujet tabou, un secret bien enfoui que personne n’a voulu déterrer.
Plongée dans les archives, au fur et à mesure de son enquête, elle est effondrée par ce qu’elle découvre : le zèle odieux de la police française qui a orchestré cette rafle, le sort de ses familles dont la plupart des enfants étaient nés en France, la maltraitance dans les camps de Beaune-la-Rolande et Drancy… Étrangement, sur ce douloureux chemin de la mémoire, les deux histoires vont se rejoindre, Julia remarque qu’il existe un lien entre le destin de la petite Sarah et sa belle-famille, elle veut donc tout savoir, arracher le masque sur cette face cachée. En ouvrant la boîte de Pandore, elle va réveiller ce lourd et douloureux passé qui ressurgit entre les murs de l’appartement des grands parents de son mari, rue de Saintonge dans le marais, qui était celui de Sarah et où Julia va bientôt emménager.

Tatiana de Rosnay maîtrise tellement bien son sujet que j’ai voulu en savoir plus sur la rafle du Vél’ d’Hiv’ en consultant Internet, envie de faire comme Julia, retourner sur les pas de ces 13 152 juifs arrêtés dans Paris et sa banlieue, pour que cette époque, la plus sombre de notre histoire, ne retombe dans l’oubli. Je termine cet article en hommage à ces hommes et ces femmes, sans oublier les enfants, en reprenant ces mots hébreux Zakhor, Al Tichkah. Souvenez-vous, N’oubliez jamais.

Le monument commémoratif de la rafle du Vel' d'Hiv'. Paris 15ème
Pour en savoir plus sur ce livre, je vous invite à consulter le blog de « Elle s’appelait Sarah » et
« Fig Tree : le blog de Tatiana ».
Les avis de tous ceux et celles qui ont aimé ce livre :
Majanissa, Laure, Clarabel, Cuné, Fanyoun & L'interview de Tatiana par Kevin.
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