Éditions Fleuve Noir, 2006, 379 pages.
Traduit de l’américain par Nathalie Peronny.
Joe Goffmann a tout pour être heureux, des dollars qui coulent à flot, la célébrité, un quatre pièces luxueux à Manhattan et une belle Mercedes décapotable, mais, malgré cela, il se sent bien seul au monde.
À trente-quatre ans Joe Goffmann est un écrivain qui a le vent en poupe grâce à la publication de son livre
« Bush Falls » qui a connu un succès phénoménal et enregistré de jolies recettes au box-office depuis son adaptation au cinéma.
Pensant que son roman ne serait jamais publié, il dévoile une partie de lui-même en revenant sur sa famille, tragiquement amputée depuis le suicide de sa mère, sa puberté, son amour de jeunesse en la personne de Carly, qui était sa première petite amie au lycée, ses sorties nocturnes avec ses meilleurs potes, sur fond d’intrigue impliquant ainsi certaines personnalités de la ville sur lesquelles il dresse un portrait avilissant.
Malheureusement pour lui, son père, suite à une crise cardiaque, vient de tomber dans le coma. Joe se voit donc contraint de revenir dans sa ville natale qu’il a quittée dix-sept ans plus tôt. Confronté à la perspective de retrouver son frère Brad, son père, avec qui les rapports sont tendus, et devoir affronter les habitants du Bush Falls le met mal à l’aise.
Privé cette fois de son bouclier intellectuel de pages et de chapitres, dans lequel il croyait avoir exorcisé les démons du passé, le voilà assiégé par un déluge de réminiscences quand il voit se dérouler devant lui les rues de son ancien quartier où il doit faire face à l'hostilité d'une légion de lecteurs qui se sont sentis déshonorés par les propos malveillants de son oeuvre, salissant ainsi leur réputation. Pour eux, Joe Goffmann devient l’homme à abattre.
Je n’ai pu m’empêcher de dévorer ce livre avec une grande avidité tellement son histoire ne manque ni de souffle, de truculence, de lucidité, d'émotion. C’est un véritable concentré d’humour et d'émotivité sur fond de nostalgie qui rend les personnages si attachants que j’aurais voulu continuer de faire un bout de chemin avec eux. Je suis certaine que tous ceux et celles qui l'ont lu, comme Clochette & Agapanthe, seront du même avis que moi pour vous exhorter à lire ce livre !!!
Il y a tellement de passages magnifiques que j'ai eu beaucoup de mal à choisir un extrait, après quelques hésitations, je vous laisse méditer avec celui-ci :
Extrait :
« Tu te souviens des vieux dessins animés du Coyote, quand le Coyote se précipitait d'une falaise et qu'il continuait à courir jusqu'au moment où il baissait les yeux et réalisait qu'il cavalait dans le vide ? Et bien, je me suis toujours demandé ce qui lui serait arrivé s'il n'avait pas regardé en bas. Est-ce que l'air serait resté solide sous ses pieds jusqu'à ce qu'il ait atteint l'autre bord du précipice ? Je pense que oui, et je pense qu'on est tous comme ça. On s'élance pour traverser le canyon, le regard fixé droit devant soi vers les choses vraiment importantes, mais quelques chose, la peur ou un sentiment d'insécurité, nous fait regarder en bas. Alors on s'aperçoit qu'on marche sur du vide, on panique, on fait demi-tour et on pédale à toute vitesse pour retrouve la terre ferme. Mais si on ne baissait pas les yeux, on arriverait sans problème de l'autre côté. Là où sont les choses vraiment importantes. »
Existe en format poche
Voir également l'avis de Chimère
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