Éditions de l’Olivier, 2007, 232 pages.
Paul Hasselbank, Toulousain de 56 ans est un homme désenchanté et très mal-en-point, il est atteint d’une maladie dégénérative incurable et fatale qui le fait extrêmement souffrir s’il ne prend pas quotidiennement ses médicaments. N’attendant plus rien de la vie, il décide de partir à la recherche de sa femme Anna qui l’a quittée du jour au lendemain sans la moindre explication. Le seul indice qu’il ait, c’est sa dernière lettre postée de North Bay, petite bourgade de l’Ontario, dans laquelle elle lui dit « Pourquoi n’avons-nous jamais su nous comporter comme des êtres humains ? ».
Il prend donc l’avion pour le Canada, et après un long périple échoue dans un motel sordide où il entreprend ses premières recherches qui le mènent à Floyd Paterson, homme des bois de forte stature dans le Grand Nord canadien. La rencontre des deux hommes, que tout sépare et réunit pour avoir aimé la même femme, se déroule dans un huit clos intrigant. Ils sont cloîtrés dans un chalet par un blizzard qui les empêche de sortir. Cet emprisonnement forcé fait ressurgir en eux un tas de pensées, exacerbé par un sentiment de peur, d’inquiétude et de méfiance.
C’est un livre âpre et sombre qui, une fois terminé, m’a laissée groggy, désemparée par un final troublant, terrifiant.
Il y a de très belles descriptions sur les paysages enneigés, que l'on souffre pour ces hommes quand cette tempête de glace s'abat sur eux, jusqu'à entendre le souffle du vent glacial qui fouette la nature, on s’y croirait !
Citations en exergue :
« Il faut connaître l’animal, de l’os jusqu’à l’esprit. Le bon chasseur est un animiste scrupuleux. Les animaux disent aux humains de se tenir ensemble, en famille, en amis, en groupe. Il faut aimer les gens, les âmes, les choses et la vie, de la mouche jusqu’à l’ours. Et la Vie te le rendra bien qui te reconnaît comme un vivant et qui ne voudra jamais que tu meures, bêtement, avec ton temps. »
Serge BOUCHARD - Récits de Mathieu Mestokosho
« Le goût de la mort est à présent moins redoutable qu’autrefois. Peut être un jour s’en ira-t-il tout à fait ? Ou est-ce là trop demander ? »
John STEINBECK (1902-1968)