Éditions Pocket, 2004, 148 pages.
Grand Prix Pocket 2006 des Libraires.
Les boulevards de Kaboul ne divertissent plus, les estaminets, les maisons et les édifices sont devenus des ruines brûlantes. La mort rôde, un turban noir autour du crâne. Ici, une lapidation de femme, là, un stade rempli pour des exécutions publiques. Les Taliban veillent. La joie et le rire sont devenus suspects.
Atiqu, le courageux et fier moudjahid reconverti en geôlier, a beaucoup maigri son visage tombe en lambeaux sous sa barbe d’intégriste. Il traîne sa peine depuis que sa femme est tombée gravement malade, il ne sait plus comment gérer cette situation qui ne cesse de se compliquer et impossible de chercher du réconfort puisque s’apitoyer sur une femme fait partie des péchés capitaux.
Non loin de là, le goût de vivre a également abandonné Mohsen qui ne sait plus où aller ni quoi faire de son oisiveté, errant seul à travers les faubourgs dévastés en pensant à cette belle cité millénaire qu’était Kaboul autrefois. Maintenant, les gens ont du mal à cohabiter avec leur propre ombre. La peur est devenue la plus efficace des vigilances. Sa très belle épouse Zunaira, condamnée à vivre cloîtrée dans une pièce aux fenêtres entoilées de tenture afin d’éviter qu’un passant soit choqué par son visage, ne veut plus sortir, elle refuse de porter ce voile maudit de se sentir à l’obscurité grillagée du tchadri, tels un affront ou un opprobre que l’on doit à tout prix cacher.
Inlassablement, Yasmina Khadra relate l’enfer du terrorisme qui sévit au Moyen-Orient où les terres afghanes ne sont que champs de bataille, arènes et cimetières. Avec un regard juste et lucide sur la réalité, il offre un roman bouleversant qui ne laisse pas indifférent.
Ceux et celles qui l'ont lu :(j'espère n'avoir oublié personne)
(dans l'ordre chronologique)
Barbabella, Frisette, Papillon, Loupiote & Patch