Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au moi de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants...
Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage,
Si les mêmes rosiers parfument le chemin...
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
Car vois-tu, chaque jour je t'aime d'avantage :
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain !...
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans...
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs !