© Marthe Lemelle/P.O.L
Éditions P.O.L, 2006, 376 pages.
L’architecture de ce roman est une correspondance par email, entre une romancière et un jeune homme cinéaste qui, après l’avoir entendu lire à la radio quelques pages de son roman L’Homme de ma mort, la contact pour lui en proposer une adaptation cinématographique.
La narratrice qui décide de lui faire confiance explique son livre qui est en fait du vécu. Elle s’y est baptisé Hélène et l’homme qu’elle a rencontré Arnaud. Elle lui raconte leur coup de foudre, cet amour passionnel qu’ils vont partager mais qui va d’un seul coup, sans aune raison apparente, s’arrêter. Il décide de la quitter et ses sentiments se transforment en haine et mépris. Hélène est perdue, elle l’aime encore comme au premier jour et ne comprend pas comment tout ça a pu arriver, elle se sent enfermée dans un labyrinthe d’incompréhension.
Et c’est là qu’il faut suivre car en plus de raconter son histoire, elle lui décrit méthodiquement la mise en scène qu’il doit adopter (prise de vue, lieu, expression du visage…) en changeant (de nouveau) les noms des acteurs en référence au roman Adolphe de Benjamin Constant dont elle lui joint des citations, car tout tourne autour de ce livre, qui est aussi une histoire d’amour qui tourne court. Pour la narratrice, c’est le seul homme qui exprime au mieux l’incapacité à aimer, ce qu’elle a subi avec Arnaud.
Ce roman est défini comme une sorte de chantier mental avec son désordre ses rebuts et ses doutes et la même question qui revient souvent est : « Qui est coupable ? Est-ce toi, est-ce moi ? ou bien ni toi ni moi ? ».
Pour ne pas perdre le fil, il vaut mieux lire ce livre dans la journée car j’en ai eu parfois le tournis et failli l’abandonner. Pour ma part ce n’est pas vraiment le style de livre que j’aime.
L'avis de Laure & celui de Thom
Citation en exergue :
« Qu’est-ce qu’un homme pour une femme ?
Son ravage. » Jacques LACAN (1901-1981)
« Ce que vous dites est si juste que le contraire est parfaitement vrai. » Benjamin CONSTANT (1767-1830)