

© HANNAH/Opale
Éditions Grasset, Rentrée Littéraire 2006, 207 pages.
Sophie a 9 ans et elle vient de perdre son père. Elle assiste à son enterrement, mais ne se rend pas bien compte qu’elle ne le reverra plus jamais, elle le croit endormi et Max, le gardien du cimetière, n’est autre qu’à ses yeux le gardien du sommeil des gens.
Elle ne veut pas accepter la réalité, n’arrive pas à faire son deuil et son chagrin l’amène à trouver un père de transfert dans le chirurgien qui vient de lui ôter un rein. Mais sa mère, encore jeune et belle, décide de refaire sa vie. Sophie devient alors insupportable avec elle, odieuse avec ce père de substitution qu’elle n’a pas choisi et avec lequel sa mère se marie. On assiste à des déchirements cruels. Elle ne comprend plus sa mère.
Sophie reste attachée à cette tombe et comme chaque année, à la date anniversaire de sa mort, elle s’y rend seule, un bouquet de mimosa à la main. Elle a besoin de parler de raconter ses déboires à ce père absent. Elle souffre de n’être pas comprise par son entourage. Heureusement qu’il y a Max qui est toujours là pour l’accueillir. Le temps aussi c’est arrêté pour lui, il vit dans le souvenir, il lui confie sa peine, son interminable et douloureuse attente pour le retour de Hanna, sa bien aimée qui a été déportée pendant la guerre et qui n’est jamais revenue.
Au fil des ans, c’est une belle amitié qui se tisse entre eux fait de secrets, de lettres votives destinées aux morts, de dialogues surnaturels avec Thérèse de Lisieux. Ces rencontres annuelles leur apprendront à grandir, à accepter la mort pour continuer de vivre. Le cimetière devient pour eux un endroit de paix où les êtres passés et présents peuvent se réconcilier.

L'avis de Clarabel
Citation :
« L’absence est le plus grand des maux. » Jean DE LA FONTAINE (1621-1695) Les deux pigeons.