Éditions Gallimard, Rentrée Littéraire 2006, 356 pages.
Prix Georges-Brassens 2006
Dans un immeuble très chic, au 7 rue de Grenelle, se croise le destin de deux personnes atypiques.
Il y a d’abord Renée Michel, cinquante-quatre ans, la gardienne de l’immeuble qui est à ce poste depuis 27 ans et qui s’évertue à porter la parfaite panoplie de la concierge de peur d’être démasquée, (gros chat qui somnole sur des coussins recouverts de taies au crochet, télévision qui reste allumée toute la journée, filet à provision ou dépasse les fanes de carotte et le papier rose du boucher…). Renée à une passion secrète c’est une autodidacte qui adore les livres, l’art, la science, c’est un véritable puits de culture qui se cache des habitants en prenant l’air ignare, car elle ne veut pas faire des histoires en bouleversant par son savoir les stéréotypes et les idées reçues.
Au cinquième étage de l’immeuble dans un appartement de quatre cents mètres carrés vit Paloma Josse, une petite fille de douze ans, qui a une intelligence aussi grande que la fortune de son père député. Cette petite fille très particulière aime s’enfermer dans sa chambre pour s’abstraire de cette famille qu’elle trouve désolante. Entre une sœur Colombe qui l’insupporte et une mère qui n’a pour seule distraction l’arrosage de ses plantes vertes, Pamola décide, afin de les faire réagir, de mettre le feu à l’appartement avant d’aller se suicider, le jour de ses 13 ans, chez sa grand-mère avec les barbituriques de sa mère. En attendant la date fatidique elle a pour objectif de faire quelque chose d’utile de ses quelques jours qui lui restent à vivre, elle note dans un journal ses pensées profondes.
Mais l’arrivée de Mr Kakuro Ozu, riche japonais s’installant au quatrième étage, va bouleverser l’existence de Paloma, adoratrice de mangas, et de Renée effrayée et attendrie de voir son producteur fétiche prendre possession des lieux.
Pour ce deuxième roman, Mureil Barbery, nous offre un vrai bonheur de lecture, même si j’avoue parfois mettre sentie perdue dans les réflexions très psychologiques de la concierge, je me suis régalée dans ce roman profond mais léger en passant du rire et en le terminant avec les larmes aux yeux.
Extrait :
« Mme Michel, elle a l’élégance du hérisson : à l’extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j’ai l’intuition qu’à l’intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes. »
Le blog de Muriel Barbery
Citation :
« L’intelligence est caractérisée par une incompréhension naturelle de la vie. » Henri BERGSON (1859-1941)