Biographie de Jørn Riel, par lui-même :
Je suis né à Odense, au Danemark, en 1931, d’une mère issue de famille paysanne implantée au Danemark depuis six cents ans et d’un père au sang très mêlé de français. La famille de mon père est en effet originaire de Normandie, d’où sa qualité d’Huguenote l’a chassée pour partie en Scandinavie, pour partie au Canada. Un de mes ancêtres canadiens n’est autre que Louis Riel que tout Canadien connaît probablement, c’est leur Mandarin à eux.
J’ai vécu une enfance gavée d’imagination avec des conteurs d’aventures de chaque côté. Je me suis avidement nourri de récits fabuleux jusqu’à l’âge de quinze ans, juste après la guerre, où je suis parti pour Paris, objectif prioritaire de mes pérégrinations à l’étranger. J’y ai été logé par un résistant franco-danois manchot, Monsieur Émile, dans un bordel de la rue Vivienne ; je soupais dans une cave où le couvert était enchaîné à la table pour que personne ne l’embarque.
J’ai quitté une trajectoire académique (j’aurais dû être vétérinaire, selon mon père) parce que je voulais partir en expédition en Arctique. Après avoir étudié la navigation, la télégraphie et l’eskinologie, j’ai réussi à embarquer avec l’expédition du docteur Lauge Koch en 1951 après mes examens. Pendant trois ans, j’ai vécu avec des Inuits dans le centre du nord-est du Groenland, et suis resté en Arctique pendant seize ans, en partie en expédition, en partie pour d’autres tâches. Entre autres, il m’est arrivé de rester seul pendant presque un an avec cinq chiens sur le sommet d’une montagne, le Qaqatoqaq près de l’inlandsis, sur la côte ouest du Groenland. Je m’occupais d’une station de sismographie, et prenais des mesures de champ magnétique, etc.
J’ai quitté l’Arctique pour des missions aux Nations Unies, séjournant ainsi dans de nombreux endroits au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie. Puis j’ai navigué pour le plaisir dans les Indes occidentales, en Amérique du Sud et en Asie du sud-est, et j’ai traversé Sumatra de Belawan à Palembang à pied, ce qui m’a pris onze mois.
J’ai commencé à publier des livres il y a vingt-cinq ans et vis comme auteur à « plein-temps » depuis 1969, mis à part quelques brèves missions pour les Nations Unies en Asie. Ces dernières années, j’ai beaucoup voyagé en nouvelle Guinée, dans l’Irian Barat, qui est resté à l’âge de pierre et se révèle fascinant des points de vue ethnographique et ethnologique. J’aime les gens plus que leurs constructions et je voyage pour rencontrer des êtres vivants et non pas des temples, des pagodes et autres monuments créés par les humains. J’aime la nature quand il y en a assez, les étendues de glace de l’Arctique et la jungle tropicale.
Comme j’ai passé plus de vingt ans en Arctique, au Groenland, dans le Grand Nord Canadien et en Alaska, j’habite depuis dix ans sous les tropiques, en Indonésie, en Thaïlande et maintenant en Malaisie, pour sérieusement me décongeler et trouver une sorte d’équilibre dans mon existence. Après encore quelques années de ce sauna, nous irons probablement en Europe, où la France est le seul endroit où nous avons envie d’aller, si les Français veulent de nous. Ça devrait passer : je ne suis pas Huguenot !
Je suis marié avec Anette, une Suédoise, formée au Conservatoire avec la chanson comme principal talent.
J’ai un certain nombre d’enfants éparpillés dans le monde. Entre autres, une fille à Angmagssalik, au Groenland, et un fils pilote en Malaisie, deux filles au Danemark et une en Suède.
Ma vie est un « racontar ». Un racontar, c’est une histoire vraie qui pourrait passer pour un mensonge. A moins que ce ne soit l’inverse ? Qui sait ? Certainement pas moi.
Il vit aujourd'hui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plait-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. "J'aime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de l'Arctique et la jungle tropicale." Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi des papous de l'Irian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à l'âge de pierre, et n'avaient jamais vu d'homme blanc avant lui.
Bibliographie :
* 1993 - La Vierge froide et autres racontars (Éditions
Gaïa),
* 1994 - Un safari arctique (Éditions Gaïa),
* 1994 - La Passion secrète de Fjordur (Éditions Gaïa),
* 1995 - La Maison de mes pères: (Éditions Gaïa),
T1 : Un récit qui donne un beau visage
T2 : Le Piège à renards du seigneur
T3 : La Fête du premier de tout
* 1996 - Un curé d’enfer (Éditions Gaïa),
* 1997 - Le voyage à Nanga (Éditions Gaïa),
* 1998 - Le Jour avant le lendemain (Éditions Gaïa),
* 1999 - La Maison des célibataires (Éditions Gaïa),
* 1999 - Un gros bobard (Éditions Gaïa),
* 2000 - La Faille (Éditions Gaïa),
* 2001 - Le Canon de Lasselille (Éditions Gaïa),
* 2002 - Le Garçon qui voulait devenir un être humain
(Éditions Gaïa) :
T1 : Le Naufrage
T2 : Leiv, Narua et Apuluk
T3 : ... et Sølvi
* 2004 - Ballades de Haldur (Éditions Gaïa),
* 2004 - Le Roi Oscar (Éditions Gaïa),
* 2006 - Une épopée littéraire (Éditions Gaïa),
Le Chant pour celui qui désire vivre :
* 1995 - Heq (Éditions Gaïa),
* 1996 - Arluk (Éditions Gaïa),
* 1997 - Soré (Éditions Gaïa)