Biographie :
Stephen Leacock est né en Angleterre le 30 décembre 1869 dans une famille bourgeoise réputée dans le commerce du vin. Il est le troisième des onze enfants de Peter Leacock et d’Agnès Emma Butler.
Après plusieurs déménagements, les Leacock finissent par immigrer au Canada en 1876 où ils s’installent dans une ferme à proximité du village de Sutton en Ontario. En ce lieu, Stephen et ses dix frères et soeurs connaissent une vie difficile consacrée aux travaux de la ferme.
Agnès Leacock qui n’est pas satisfaite de l'école que fréquentent ses enfants décide de leur enseigner elle-même jusqu'au moment où elle engage un précepteur. En dépit des privations et des difficultés financières, elle se montre déterminée à donner à ses enfants la meilleure éducation possible.
En 1878, le frère de Peter Leacock, fait une visite à la ferme et le convainc d'aller au Manitoba. Quatre ans plus tard, Stephen s’inscrit au Upper Canada College de Toronto où il obtient son diplôme en 1887. Malgré les difficultés financières que connaît sa famille, Stephen, titulaire d'une maigre bourse, étudie les langues classiques, modernes et la littérature. Il fait preuve de grande diligence dans l'étude et peut condenser deux années en une seule. Sa mère ayant besoin d'aide financière, pour élever les huit enfants se trouvant encore à la maison, Stephen ne peut continuer à l'université, il retourne donc à la ferme et trouve son père revenu de l'Ouest, sans le sou et buvant de plus en plus. Au cours de l'été, Peter Leacock reçoit de l'argent et annonce qu'il repart. Il quitte la maison sans plus jamais donner de nouvelles.
En 1888, Stephen s'inscrit à un cours d'une durée de trois mois au Strathroy Collegiate Institute, dans l'ouest de l'Ontario en vue de se qualifier pour enseigner à l'école secondaire. Une fois sa formation terminée, Stephen Leacock obtient un poste d'enseignant de langue moderne à l'Uxbridge High School en Ontario.
En 1889 il se voit offrir un poste de professeur subalterne de langue à l'Upper Canada College. Cette offre l'enthousiasme parce qu'elle signifie l'opportunité de poursuivre ses études, à temps partiel, à l'université de Toronto. Avec l'assistance de son oncle, Stephen se fait remplacer à Uxbridge et enseigne donc à l'Upper Canada College de février 1889 à juillet 1899.
À cette époque, pour avoir un revenu d'appoint, Stephen commence à écrire des nouvelles humoristiques qu’il publie dans un périodique new-yorkais. Il obtient vite beaucoup de succès, mais conserve un intérêt important pour des questions politiques et économiques liées à ses études universitaires qu’il va poursuivre à Chicago en 1899.
Le 7 août 1900, il se marie à Beatrix Hamilton, fille du colonel R.B. Hamilton devenu homme d’affaire. Beatrix avait passé de nombreux étés au chalet de sa famille, au lac Simcoe, près de celui de Stephen. Depuis le milieu des années 1890, ce dernier avait passé ses étés en grande partie à Orillia, où sa mère possédait maintenant une maison. Au moment de son mariage, Beatrix aspirait à exercer la profession d'actrice.
Au cours de sa troisième année à l'Université de Chicago, alors qu’il est encore étudiant à Chicago, Stephen Leacock accepte un poste de conférencier à l’université McGill pour enseigner les sciences politiques et l’histoire.
En 1905, IL commence à donner des conférences. Il en donne six portant principalement sur le sujet de l'Empire britannique et commanditées par le May Court Club. Il publie, en 1906, son premier livre, Elements of Political Science, qui sera pendant 20 ans un manuel de référence dans les universités et sera traduit en 19 langues.
En 1907, le Gouverneur général du Canada, lui demande de faire une tournée de conférences pour le compte du Cecil Rhodes Trust. Il prend donc un an de congé sans solde et entreprend une tournée de conférences dans l'Empire britannique dans le dessein de promouvoir l'unité de l'Empire.
En 1908, Stephen Leacock devient professeur titulaire à l'Université McGill. Il est aussi nommé professeur d'économie politique William Dow et président du département d'économique et de science politique. Il demeurera à ce poste jusqu'au moment de sa retraite 30 ans plus tard.
En 1910, il publie son premier recueil, Literary Lapses (Histoires humoristiques). Tous les exemplaires de cette oeuvre sont rapidement écoulés. John Lane, un éditeur britannique, aime tellement le livre qu'il en achète les droits afin de le publier lui-même. Cet ouvrage contribue à propulser Stephen Leacock au rang des auteurs de langue anglaise les plus recherchés. Il poursuit sur sa lancée en publiant en 1911 Nonsense Novels, où il fait la parodie des styles littéraires les plus populaires . Son succès croissant toujours, il achète une maison à Montréal à proximité de l'université.
En 1912, il publie Sunshine Sketches of a Little Town (Un Été à Mariposa : Croquis en un clin d'oeil), un recueil basé sur ses souvenirs de jeunesse qui sera très populaire au Canada anglais, en Angleterre et aux Etats-Unis.
Il mène des tournées à l’étranger, fonde une société d’auteurs au Canada et continue de publier tout en poursuivant une carrière universitaire. Le 19 août 1915 naît l'unique enfant de Stephen Leacock, Stephen Lushington. La naissance de son fils ne lui fait pas ralentir son rythme de travail. Il continue de faire des tournées de conférences au Canada et aux États-Unis, où il fait la lecture de ses écrits afin de recueillir des fonds pour le Fonds d'aide belge.
Entre-temps, Beatrix se voit diagnostiquer un cancer évolué du sein. Son époux ne voulant pas s'avouer battu l'emmène voir un spécialiste à Liverpool en Angleterre. Malheureusement, rien n'y fait et la santé de Beatrix se détériore rapidement. Elle meurt le 15 décembre 1925. Après son décès, Stephen Leacock contribue généreusement à la recherche sur le cancer, participe à des campagnes de levée de fonds et saisit toutes les occasions de traiter du sujet. Gardant sa peine pour lui seul il reprend sa routine et se remet à écrire, à enseigner et à faire des conférences. En 1927, Stephen Leacock invite sa nièce Barbara Ulrichson pour s'occuper de son fils.
En 1928, il se fait construire une résidence d’été de 19 pièces. Cette maison est maintenant un musée, « le Stephen Leacock Memorial Home ».
Il écrit en parallèle des biographies de ses héros littéraires : Mark Twain (1932) et Charles Dickens (1933). En 1934, il fait des essais à la radio pour joindre une audience plus vaste encore. Ce ne sera pas le succès qu’il espérait.
En 1934 sa mère, Agnes Leacock, qui lui était très chère, meurt. Quelques années plus tard, le 31 mai 1936, Stephen Leacock est forcé, par le règlement, de prendre sa retraite et de quitter l'enseignement à l'âge de 65 ans.
À l'automne de 1943, Stephen Leacock entame la rédaction de son autobiographie et d'un autre livre paru après sa mort, intitulé Last Leaves. Malheureusement, sa santé commence à décliner et l’on diagnostique bientôt un cancer de la gorge. Il s'éteint le 28 mars 1944, dans un hôpital de Toronto.
Dix ans après son décès, l'Université McGill baptise de son nom la nouvelle structure de l'ancien immeuble des Arts. De plus, l'université désigne du nom de « Leacock Room » une salle de la bibliothèque Redpath. En mars 1956, un hôtel est appelé le « Stephen Leacock Hotel », en bordure du Couchiching Beach Park. L'année suivante, la ville d'Orillia fait l'acquisition de la résidence de Stephen Leacock pour 25 000 dollars. Le 5 juillet 1958, la « Stephen Leacock Memorial Home » est ouverte au public et désignée site historique.
Bibliographie :
Sa bibliographie compte plus d’une centaine de livres parmi lesquels des classiques comme ...
* 1906 - Elements of Political Science (Boston and New
York : Houghton, Mifflin and Company)
* 1910 - Literary Lapses (Histoire humoristiques),
* 1911 - Nonsense Novels (London : John Lane),
* 1912 - Sunshine Sketches of a Little Town (Un été à
Mariposa : Croquis en un clin d'oeil),
* 1914 - Arcadian Adventures with the Idle Rich,
* 1916 - Further Foolishness & Essays and Literary
Studies,
* 1920 - Winsome Winnie and Other New Nonsense
Novels,
* 1922 - My Discovery of England,
* 1930 - Economic Prosperity in the British Empire,
* 1932 - Mark Twain,
* 1933 - Charles Dickens : His Life and Work,
* 1935 - Humour : Its Theory and Technique,
* 1937 - My Discovery of the West : A Discussion
of the East and West in Canada,
* 1941 - Canada : The Foundations of Its Future,
* 1942 - Montréal : Seaport and City. My Remarkable
Uncle,
* 1944 - Canada and the Sea (Montréal : Alvah
M. Beatty)
* 1945 - Last Leaves. While There is Time : The Case
against Social Catastrophe,
* 1946 - The Boy I Left Behind Me (autobiographie
inachevée),