Éditions Grasset, 505 pages, mars 2008.
Traduit de l’italien par Dominique Vittoz.
Prix Strega en 2006 (l’équivalent du Goncourt en Italie),
Prix Méditerranée étranger en 2008.
Prix Femina du roman étranger en 2008.
Revenant de surfer, deux frères aperçoivent au loin deux femmes en train de se noyer. Alors qu’un homme les en dissuade, ils plongent pour les secourir, luttent contre les vagues et ressortent de là épuisés et fiers, mais leur héroïsme passe totalement inaperçu.
L'un des frères, Pietro Paladini, toujours amer et assommé par ce qui vient de se produire, rentre chez lui et apprend que pendant qu'il luttait pour sauver la vie d'une femme la sienne était en train de mourir sous les yeux de sa jeune fille Claudia âgée de 10 ans.
Le jour de la rentrée des classes, Pietro, qui doit assumer sa nouvelle vie de veuf, prend une décision totalement insolite et absurde, il décide de ne pas aller au bureau, mais de s'installer dans sa voiture devant l'école de sa fille.
À force de le savoir tous les matins à la même place, petit à petit, les gens viennent à lui : ses collègues de travail, les parents d'élève, des anonymes, sa belle-sœur...Sentant qu'il ne souffre pas comme il se devrait de la perte de sa femme, ces personnes rentrent dans sa voiture comme dans un confessionnal et déversent sur lui leur mal de vivre.
À chaque remise en question plane une sorte d'attente, comme dans cette parenthèse, cette situation de flottement qui continue à sauver Pietro de la souffrance à laquelle tout le monde l’imagine en proie. Ce calme chaos dans lequel il s’est enfermé attendant patiemment que la douleur le foudroie, inonde sa vie.
C'est un livre inattendu, magnifique sur le sens de la vie. Une chronique sociale acide, humoristique que je vous recommande vivement !
Ce livre qui a été adapté au cinéma par Antonello Grimaldi, avec Nanni Moretti dans le rôle de Pietro, sortira en France le 10 décembre 2008. Il a déjà fait scandale à cause d'une scène érotique très osée que l'on découvre dans le livre. Mais, je vous rassure, le sexe n'est qu'accessoire, car Chaos calme est avant tout une histoire de deuil, de reconstruction, de doute et de temps qui passe.
Citation en exergue :
« Je ne peux pas continuer. Je vais continuer » Samuel Beckett