« J'espérais que, dans un ultime sursaut d'amour, de lien tissé par douze mois de volupté, il allait se rendre. Chuchoter arrête de me harceler, prends-moi comme je suis, je reviens toujours vers toi parce que je t'aime même si je ne te le dis pas...
Et je me suis rendue. J'aurais replié mes armes et mes batailles sous la douceur de ses yeux amoureux et faux.
Très mystérieux...et ma gorge se noue. Je ne savais pas à quel point Virgile était mystérieux. Je suis en train de l'apprendre. Il ne m'a jamais montré aucune de ses réalisations. Il m'en parle, mais je n'ai jamais rien vu, de mes yeux vus. Il achète des ouvrages sur les arbres, les plantes, les fleurs, les graminées mais me lit L'Iliade et L'Odyssée. J'ignore la date de son anniversaire, le lieu de sa naissance. Réfléchis pour retrouver son nom de famille. Virgile me suffit. Je ne lui connais pas d'amis, pas d'amour. Il est toujours disponible pour moi. Tout son temps libre est pour moi. Et moi ? je prends sans jamais rien demander. Je n'ai pas le temps de poser des questions, il ne s'arrête jamais de donner. Il me comble, il me gave pour que, repue, je n'aie plus la force de le questionner, d'investiguer. Tout ce que je sais, je l'ai deviné, construit patiemment avec d'infimes indices. Mon imagination a fait le reste. »