31 mars 2008
1
31
/03
/mars
/2008
21:59


Éditions Gallimard, 2005, 272 pages.
Lamia, cette jeune femme de trente-cinq ans est pédiatre dans un hôpital d’Alger. Depuis qu’elle est sans nouvelle de son frère Sofiane qui a tout quitté, est devenu un « harraga », un « brûleur de route » qui ne rêve que d’une chose atteindre l’Occident pour fuir une Algérie en perdition, étouffée par la corruption et la rigueur de l’islam, Lamia est inquiète et se sent bien seule dans cette maison familiale délabrée, hantée par les souvenirs du passé.
« Comme les jours sont longs et que le rêve est difficile. On perd tant de choses au cours d’une vie. On se retrouve seul, avec sa mémoire en lambeaux, des habits oubliés dans la naphtaline, des objets chers qui ne disent rien, des mots sortis de l’usage, des dates accrochées bêtement à la patère du temps, des fantômes qui se mélangent les ombres, des repères troubles, des histoires lointaines. On remplace comme on peut, on s’entoure d’un nouveau bric-à-brac, mais le cœur n’y est plus et le peu de vie qui nous reste s’en ressent. »
Dans cette vie léthargique et austère dans laquelle Lamia s’est ensevelie débarque Chérifa, une jeune fille de dix-sept ans enceinte jusqu’au cou qui dit connaître son frère. Ne pouvant refuser l’hospitalité à cette drôle de gamine « belle comme le diable », Lamia la laisse s’installer.
Mais très vite cette cohabitation va devenir un enfer, Lamia ne supporte plus la pétulance, l’insouciance, les escapades de Chérifa. À bout de nerf, elle la chasse, la récupère, car on fond elle l’aime bien, essaye de lui inculquer l’ordre, le respect. Mais un mot, une réflexion de trop et Chérifa quitte le domicile pour de bon.
C’est une belle histoire d’illusion perdue dans une Algérie misogyne, étouffée par la montée de l’intégrisme religieux où Lamia, avec une touche d’humour et de sensibilité, vitupère, se rebelle devant le fatalisme et l’ignorance de son peuple. En écoutant cette jeune femme courageuse, on oublie complètement que ce roman a été écrit par un homme tant l’esprit et les pensées de Lamia sont présents tout au long de ce livre.
Par la voix de cette femme, Boualem Sansal, nous dévoile les faces cachées de l’Algérie, désertée par les jeunes, ces « Harragas » qui ont choisi d’émigrer le plus loin possible. C’est un livre éblouissant, édifiant que je vous invite à découvrir au plus vite !!
Par la voix de cette femme, Boualem Sansal, nous dévoile les faces cachées de l’Algérie, désertée par les jeunes, ces « Harragas » qui ont choisi d’émigrer le plus loin possible. C’est un livre éblouissant, édifiant que je vous invite à découvrir au plus vite !!
Voir l'avis de Clarabel dans sa pochotèque du mois de Mars !
Existe en poche

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
arioul 09/08/2008 21:04
Florinette 26/08/2008 14:32
arlette 03/04/2008 19:41
Florinette 03/04/2008 21:10
plume 02/04/2008 20:32
Florinette 02/04/2008 23:28
Lune de pluie 02/04/2008 19:15
Florinette 02/04/2008 23:28
Quichottine :0010: 02/04/2008 17:38
Florinette 02/04/2008 23:16
liliba 02/04/2008 16:55
Florinette 02/04/2008 23:16
Lo 02/04/2008 15:22
Florinette 02/04/2008 23:15
anjelica 02/04/2008 13:20
Florinette 02/04/2008 23:13
Lune de pluie 01/04/2008 23:13
Florinette 02/04/2008 23:12
Emmyne 01/04/2008 21:34
Florinette 02/04/2008 23:10