Éditions Gallimard, Collect. Poésie, 1997, 178 pages.
Traduit de l'allemand (Autriche) par Marc B. de Launay.
En 1903, un poète de vingt ans, Franz Xaver Kappus, alors étudiant à l’Académie militaire de Wiener-Neustadt, décide d’envoyer à Rainer-Maria Rilke, ses premiers essais poétiques accompagnés d’une lettre dans laquelle il lui avoue douter de sa vocation. Il ne pouvait espérer plus belle écoute et plus juste accueil à ses incertitudes.
Pendant 5 ans, de 1903 à 1908, avec une extrême délicatesse, Rilke, alors âgé de 28 ans, va répondre régulièrement à ce jeune homme qu’il ne rencontrera jamais en y abordant les grandes questions essentielles que se posent tout poète : l'amour, la création, la mort, la solitude. « Nous devons nous abandonner sans réserve à cette nécessaire solitude que nous découvrons en nous-mêmes, car c'est d'elle que jaillit toute clarté... »
En 1929, trois ans après la mort de Rainer Maria Rilke, Franz Xaver Kappus publie cette correspondance en intitulant ce recueil : Lettres à un jeune poète.
Que dire de ce magnifique recueil, je suis encore bercée par les mots de Rilke qui résonnent dans ma tête. Toutes ces belles lettres qu’a reçues Franck Kappus par un homme humble, habité d’une grande générosité de temps et de cœur pour avoir, pendant plus de cinq ans, correspondu et soutenu ce jeune homme qui lui était étranger, mais qu’il a su si bien analyser et conseiller afin de lui faire ouvrir les yeux sur la solitude et la tristesse qui l’envahissaient. Ce joli guide spirituel est un véritable chef-d'œuvre qui constitue une des plus belles entrées dans son œuvre poétique.
Extrait :
« Ne croyez pas que celui qui cherche à vous réconforter vit sans difficulté parmi les mots simples et tranquilles qui, parfois, vous font du bien. Sa vie est pleine de peine et de tristesse, et reste très en deçà de la vôtre. S’il en était autrement, il n’eût jamais su trouver ces mots. »