Éditions Salvy, 1997, 472 pages.
Traduit de l’anglais par Bernard Delvaille.
Catherine est une jolie veuve de quarante-sept ans. Depuis que son mari, George, est décédé, elle vit modestement dans un bel appartement londonien, l’unique splendeur du passé qui lui reste puisque son riche mari, ayant trop peur qu’elle devienne la proie de quelque vulgaire coureur de dot, a légué tout le reste de sa fortune à leur fille unique, Virginia qui est depuis mariée à un vieux clergyman campagnard.
Avec le peu d’argent qui lui reste, l’opéra est devenu sa seule distraction. C’est là où, tous les après-midi, elle se rend pour y voir jouer le drame musical « The immortal Hour ». L’assistance est si clairsemée et la salle si vaste qu’elle finit par faire la connaissance de Christopher, ce beau jeune homme de vingt-cinq ans aux cheveux de feu qui lui lance désespérément des signes de reconnaissance voire des sourires.
Catherine se sent gênée par leur différence d’âge et repousse sans cesse ses avances. Mais Christopher s’en moque, il est amoureux, éperdument amoureux. Elle est tout ce dont il rêve, une petite boule de douceur, de chaleur, de calme, de sécurité et d’amour. Il l’idolâtre, la poursuit jusqu’à chez elle. Peu importe que Catherine accuse quelques décennies de plus que lui. Il l’aime tellement qu’il ne désire qu’une chose : l’épouser. Devant tant de beauté, d’impétuosité, de générosité, de sincérité dans ses admirations et ses convictions, Catherine se laisse séduire.
C’est un bien joli roman. Après un début qui se traîne un peu en longueur, Elizabeth Von Arnim, cousine de Katherine Mansfield, décrit admirablement bien le refus de la vieillesse, les ravages du temps qui laissent des traces irréparables sur un visage. Catherine a beau tout faire pour paraître plus jeune, salon de beauté, cures douloureuses de rajeunissement, rien n’arrive à calmer ses angoisses, elle se voit vieillir et le supporte très mal malgré l’amour intact et fidèle de Christopher. Elle parle aussi de la profonde injustice qu’affrontent les femmes quand elle rencontre un homme plus jeune qu’elle, alors que le contraire est toléré.
L’écriture et le style de cette romancière m’ont fait penser à Germaine Beaumont, peut-être à cause de cette qualité de mise en scène, le souci du détail qui a son importance… il faut dire aussi qu’elles sont toutes les deux de la même époque et ont vécu en Angleterre.
Disponible en format poche.
Je vais vous confier les clefs pour quelques jours d’évasion au Pays Basque.
Je vous souhaite de passer un excellent week-end de Pentecôte (pour ceux qui font le pont) et beaucoup de courage pour ceux qui bossent. Bisous à tous et à toutes !