Éditions Stock, 2007, 122 pages.
« À quinze ans, j’ai aimé un jeune garçon de mon âge. Il s’appelait Jean. Je croyais qu’il ne m’aimait pas et je me disais que j’aimais assez pour deux. » Il m’appelait
« sa petite chérie ».
Ce roman c’est l’histoire de cette jeune femme qui a aujourd’hui quarante ans, mariée à un homme qui s’intéresse plus à une jeune Polonaise qu’à elle et avec qui elle a eu deux enfants. Dans cette vie sans amour, débarque un autre homme, François, la quarantaine passée, qui essaye de la mettre en confiance. Elle hésite à nouveau, n’ose pas s’engager dans une relation amoureuse.
Elle se remet à penser à ce passé, à ses quinze ans, quand elle est tombée éperdument amoureuse de ce beau jeune homme qui se prénommait Jean. Elle s’en veut de tant de lâcheté, essaye de comprendre pour qu’elle raison, elle n’a pas dit oui quand il lui a proposé d’être ensemble, espérant à chaque minute qu’il lui reposerait la question. Elle était si troublée, intimidée. À quinze ans, ça peut se comprendre, mais quand il se rencontre vingt ans après, lors des vingt ans du bac, elle n’ose toujours pas lui avouer ce qu’elle ressent encore pour lui quand il lui confie l’amour qu’il lui portait.
« J’ai passé ma vie à fuir, je me suis cachée, j’ai menti à moi-même et aux autres, je n’ai aimé qu’en secret, je me suis toujours trompée et j’ai imaginé les pires choses qui n’existent pas ». C’est donc un combat qu’elle lance contre elle-même pour ne pas reproduire avec François les erreurs du passé, elle s’interroge, se demande pourquoi il est si difficile d’aimer, d’avouer ses sentiments.
Ce livre m’a fait penser au film « Quand Harry rencontre Sally » ce silence amoureux entre deux êtres se racontant leurs expériences et leurs déceptions, cette relation équivoque entre un homme et une femme, la difficulté de l’amitié qui tend vers l’amour sans jamais se l’avouer, même après tant d’années. Même si la narratrice, par son comportement complexe, énerve un tantinet et a fini par me lasser, ce petit livre dresse un portrait cruel sur la peur d’aimer.