Voici une histoire qui m’a particulièrement marquée. Je l’ai lu bien avant de prendre connaissance des ouvrages qui expliquent l’interaction de notre futur dans notre présent. Mais là, c’est plutôt étonnant, car il s’agit d’une scène du futur qui se déroule au présent et devant plusieurs personnes…
Guy Breton, dans le premier tome des Histoires magiques de l'histoire de France, précise que ces personnes qui eurent cette vision n’étaient pas médiums et que, n’ayant jamais connu auparavant de phénomènes paranormaux, elles n’en connurent plus par la suite.
Cette histoire est rapportée par le professeur allemand Rolf Reissman dans un ouvrage qu’il a consacré à ces phénomènes, et que Guy Breton rapporte dans son livre :
« J’avais alors quinze ans, écrit-il. J’étais en vacances avec quelques cousins chez un de mes oncles, dans un village situé près de Schleswig.
Un soir que tous les hommes de la famille étaient à la Société chorale, les femmes, les enfants et quelques voisins se trouvèrent réunis au salon. C’était au mois d’août, il faisait chaud. Personne n’avait envie d’aller se coucher et nous nous attardions en jouant à différents jeux.
Soudain, par les fenêtres grandes ouvertes, nous voyons une voiture de livraison tirée par deux chevaux s’arrêter devant la maison.
- Qui peut venir à onze heures du soir ? dit ma grand-mère.
Nous nous approchons de la fenêtre et nous voyons deux hommes extraire de leur voiture un grand cercueil. Chargés de cet objet sinistre, ils s’approchent de la maison, ouvrent la porte - qui n’était jamais fermé à clé - et pénètrent dans le vestibule.
Terrifiés, nous voyons alors les deux hommes essayer d’entrer dans le salon où nous étions. Mais le vestibule étant trop étroit et trop court, il ne parviennent pas à faire tourner le cercueil. […]
Les deux hommes retournent dans la rue et, voyant une fenêtre ouverte, pénètrent par ce chemin dans une chambre voisine du salon. Au bout d’un court moment, nous entendons alors très distinctement que l’on cloue le cercueil.
Puis nous voyons les deux hommes sortir par la fenêtre et remonter dans leur voiture qui disparaît bientôt.
Ma tante, ma mère, ma grand-mère, les voisins et moi-même étions pétrifiés de peur. Au point que personne n’osa aller se coucher. Quand les hommes rentrèrent de la chorale, ma tante leur raconta ce que nous avions vu.
- Un cercueil ? dit mon oncle en riant. Quelle est cette plaisanterie ? Allons voir cela !
Et il entraîna ses frères et beaux-frères dans la chambre voisine. Nous entendîmes alors mon oncle éclater de rire.
- Ah ! vous nous avez bien fait marcher ! dit-il.
Nous jetâmes un coup d’oeil par la porte. Il n’y avait aucun cercueil dans la chambre…
Mon oncle revint vers nous :
- Alors, on me fait des farces maintenant !
- Mais non, dit ma tante très troublée, je t’assure que nous avons tous vu ces personnages entrer avec un cercueil… Dites-le-lui, vous autres…
Ma mère, ma grand-mère, les voisins en choeur confirmèrent ses propos. Moi-même précisai un détail concernant la forme de la voiture. Mais mon oncle ne voulait rien entendre :
- La farce est finie, disait-il. Allons nous coucher !
Ce que nous fîmes finalement, sans parvenir à comprendre ce qui nous était arrivé… Or, une semaine plus tard, mon oncle mourut subitement.
Comme il faisait très chaud, le médecin demanda une mise en bière immédiate. Nous attendîmes tout l’après-midi les employés des pompes funèbres.
A onze heures du soir exactement, leur voiture s’arrêta devant la maison. Ils y prirent un cercueil, et nous assistâmes alors à toute la scène qui s’était déroulée devant nous, heure pour heure, minute par minute, huit jours auparavant… »
Sources :
- Histoires magiques de l'histoire de France, Guy Breton & Louis Pauwels, Ed. Omnibus, tome 1, page 435
- Histoires extraordinaires - Guy Breton & Louis Pauwels