Les rêves prémonitoires sont incontrôlables, ils nous surprennent par leur survenue, leur contenu, leur précision et leur charge émotionnelle.
Voici, l’un de ces rêves prémonitoires les mieux documentés de l’Histoire :
Monseigneur Joseph Lanyi, évêque à Grosswardein en Hongrie, avait été le précepteur de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche. Des années plus tard, dans la nuit du 27 au 28 juin, à 03h00 du matin, l’évêque fit un étrange cauchemar.
Dans ce songe, Monseigneur Lanyi se dirigeait vers son bureau pour lire son courrier. Il fut surpris de voir une lettre bordée de noir portant le sceau de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche.
Monseigneur Lanyi reconnut l’écriture comme étant celle de l’archiduc, il ouvrit la lettre. Sur la partie supérieure de l’unique feuille de papier s'étalait une vue, comme on en voit sur les cartes postales.
Cette image représentait une rue et un étroit passage. L’archiduc et son épouse étaient assis côte à côte dans une voiture décapotable face à un général en uniforme. Un autre officier était assis à côté du chauffeur. Une foule se tenait sur les deux côtés de la rue. Deux hommes étaient représentés, surgissant de la foule et tirant au pistolet sur l’archiduc et sa femme.
Sous cette image animée, l’archiduc lui adressait quelques mots d’une écriture nerveuse dont le texte est resté gravé à tout jamais dans la mémoire de monseigneur Lanyi...
Votre honneur, cher monsieur Lanyi,
Je veux vous faire savoir qu’aujourd’hui avec ma femme je serai victime d’un assassinat politique à Sarajevo.
Nous nous recommandons à vos prières et au Saint Sacrifice de la messe et vous prions de vous dévouer à l’avenir comme par le passé à nos pauvres enfants avec amour et fidélité.
En vous saluant de tout cœur,
Votre archiduc François.
Sarajevo, le 28 juin 1914, 03h30 du matin
L’évêque sursauta et sauta du lit les yeux en larmes. L’horloge près de son lit indiquait 3h30. Il se rendit immédiatement à son bureau pour écrire dans les moindres détails, tout ce qu’il avait vu et lu dans son rêve ; l’extraordinaire précision des images, l’enchaînement des faits, la vraisemblance de cet attentat lui imposaient immédiatement à l’esprit qu’il s’agissait certainement d’un songe prophétique.
Comme il ne pouvait rester seul dépositaire d’un tel secret, l’évêque attendit avec impatience une heure décente pour réveiller sa mère et une amie qui dormait dans la maison.
Devant elles, l’évêque dessina le croquis représentant la scène de l’attentat, car il était persuadé qu’il s’agissait de quelque chose d’important. Il fit certifier son dessin par deux témoins, il envoya un courrier à son frère Edward, prêtre jésuite, il y joignit le dessin descriptif explicite.
Plus tard, dans le courant de cette même journée, vers 15h30, l’évêque reçut un télégramme qui lui apprenait l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et de sa femme à Sarajevo, par un nationaliste serbe. La scène du crime était telle que l’évêque l’avait dessinée au détail près, sauf qu’il n’y avait qu’un assassin, d’après les témoins, au lieu de deux dans son rêve.
Les jours suivants, des questions ont été rapidement posées pour savoir si l’évêque avait effectivement scrupuleusement enregistré tous ces détails immédiatement le 28 juin.
Un journaliste de la Reichspost Wiener a examiné le dessin et parlé aux deux témoins qui ont confirmé l’histoire ; l’écrivain Bruno Grabinsky a interrogé Edward, le frère de l’évêque, qui a également confirmé qu’il avait reçu la lettre et l’esquisse.
Ce songe présente toutes les caractéristiques d’un rêve prémonitoire, il est aussi certifié et attesté ainsi.
Reste maintenant à savoir si l’évêque aurait pu influencer le cours de l’Histoire, s’il en avait informé l’archiduc…
En 2005, Sally Rhine Feather étudia un grand nombre d’histoires aussi précises et documentées que celle de l’archiduc pour étudier si une action entreprise par le rêveur pouvait influencer le dénouement vu dans le rêve.
Sur une centaine de rêves prémonitoires étudiés pour lesquels une action avait été prise, cette action, dans un grand nombre de cas avait été positive.
Au temps de l’archiduc, et encore aujourd’hui, selon les croyances et les cultures, la destinée et l’avenir paraissent pourtant inéluctables…
Sources :
- Intuitions de Dr David O'Hare & Jean-Marie Phild, Éditions Thierry Souccar, 2012
- Dossiers Secrets de Pierre Bellemare, Éditions 1, 2013