Avez-vous déjà entendu parler de "diapsychie dermographique" ? C’est la faculté de certaines personnes à faire apparaître sur leur peau des représentations qu’on leur a communiquées par voie télépathique.
C’est en 1927 que le docteur Eugène Osty, alors président de l’Institut Métapsychique de Paris, avec ses collaborateurs ont étudié ce phénomène de diapsychie dermographique que possédait la médium Olga Kahl, une dame de nationalité russe vivant à Paris qui arrivait à faire apparaître sur sa peau des pensées qu’on lui communiquait en dehors des canaux connus.
En octobre 1927, le Dr Eugène Osty conduit avec Olga Kahl plusieurs expériences concluantes. Par exemple, il se représente un mot en se concentrant et en serrant le poignet de la médium. Après quinze secondes d’attente, on voit apparaître sur l’avant-bras d’Olga des lettres rouges, RO. Eugène Osty avait pensé le mot Rosa.
En janvier 1928, il mène d’autres expériences. Une vingtaine de feuilles de papier avec des dessins ont été préparées à l’avance. Le médecin prend une de ces feuilles au hasard, l’applique sur le font de madame Kahl et le dessin apparaît sur l’avant-bras.
Citons d’autres expériences, en rappelant que Mme Kahl était de nationalité russe, ce qui a une importance dans l’analyse du phénomène.
Le Dr Jean-Charles Roux, prié de penser à un nom, évoque dans sa pensée celui d’une petite fille, sa nièce Renée. Mme Kahl tend son bras où l’on ne voit rien et demande au Dr Roux d’appliquer sa main sur l’avant-bras, ce qu’il fait pendant trente secondes. Des lignes rouges se forment, puis apparaît nettement un R, puis un E, puis un H et Olga dit aussitôt : « Renée » ; le H est la forme du N en russe, ce qui montre le rôle du psychisme subconscient du sujet dans le phénomène.
Le Dr Cunéo réalisa la même expérience avec Mme Kahl, après avoir écrit dans une pièce voisine un nom sur du papier ; on vit se dessiner sur l’avant-bras le nom de Sabine, avec quelques erreurs : Sabni. Mme Kahl regardait avec autant d’intérêt que les expérimentateurs le dessin qui apparaissait, car l’image subconsciente s’extériorisait sur son bras et ne parvenait à sa conscience que par cette voie.
Le 22 janvier, en compagnie du docteur d’Espiney, et de trois témoins, Olga fait apparaître Y. Lande sur son bras ; or la cible mentale sur laquelle se concentrait Eugène Osty était le nom Yolande. Robert Tocquet, professeur de sciences physiques, chimiques et naturelles a également été témoin de cet étrange phénomène de diapsychie dermographisme sur Olga Kahl.
Ainsi, cette dame s’avère capable de détecter un mot, un chiffre, ou une image simple, et de le faire apparaître sur sa peau, à un endroit désigné par elle d’avance. Le plus souvent, l’inscription s’effectue sans qu’elle ait eu au préalable connaissance de la cible ; mais il lui arrive qu’une vision l’informe de l’image ou du mot quand le tracé dermographique commence à se former.(2 & 3)
Comment ne pas rapprocher ce phénomène de diapsychie dermographique expérimental avec les "marques de naissance" attribuées à la suite d’un choc comme l’explique dans son livre le Dr Ian Stevenson "Réincarnation et biologie"
Les témoignages les plus répandus de l’effet des images mentales d’une personne sur le corps d’une autre personne vivante se trouvent dans les cas des "impressions maternelles", expression utilisée pour désigner le supposé lien causal entre un événement qui choque ou qui terrifie une femme enceinte et une anomalie sur le bébé né ensuite.
Ces altérations corporelles peuvent également surgir dans certains cas d’hypnose quand la personne revit un traumatisme.
Dans l’un des plus impressionnants cas, le sujet revivait (à l’aide de l’éther) un moment où, étant à l’hôpital et devant être immobilisé, ses bras avaient été attachés par une corde. Lorsque le sujet revécut cette expérience, de profondes stries apparurent sur ses avant-bras. Elles ressemblaient exactement à celles qui apparaissent sur la chair d’une personne attachée avec une corde.
De tels cas sont moins rares qu’il ne paraît. On en trouve non seulement dans l’espèce humaine, mais aussi dans le règne animal. L’un de ceux-ci a pu être observé avec précision : c’est celui de deux petits chatons d’un boulanger de Nice qui portaient sur leur pelage gris le millésime 1921 surmonté de trois petites taches, gris foncé.
Une enquête approfondie eut lieu qui établit que ces marques étaient la reproduction des chiffres et des trois étoiles inscrits sur des sacs de farine, placés dans l’arrière-boutique du boulanger. La chatte, mère de ces chatons, était restée, avant leur naissance, tapie pendant des heures, guettant une souris, les yeux fixés sur un de ces sacs. Le rapport détaillé de ce cas remarquable a été publié dans la Revue Métapsychique (1922, n° 1).(1)
Comme le rappel André Dumas(1), dans son livre "La Science de l’Âme", des phénomènes de ce genre ont été observés depuis la plus haute antiquité. La Bible nous apprend que Jacob utilisait déjà l’idéoplastie, afin d’obtenir des agneaux tachetés et augmenter ainsi son troupeau aux dépens de Laban. Il avait convenu avec lui, dont il gardait les troupeaux, que toutes les chèvres, brebis et agneaux tachetés et picotés seraient pour lui. (Genèse 30, 31-40).
Un autre exemple d’embryo-stigmate dans le règne animal est celui de l’œuf du coucou. Plusieurs jours avant de déposer son œuf parasite, la femelle rôde autour du nid qu’elle a choisi. Et cet œuf est toujours de la même coloration et tacheté de la même manière que les œufs de l’espèce choisie comme victime. Le British Museum en possède une collection impressionnante.
Il n’y a pas de doute quant à la réalité de ces faits, mais ils font vaciller la raison en nous confrontant à une version mixte de plusieurs phénomènes incompréhensibles.
Dans le cas de la médium Olga Kahl il y a d’abord l’inscription d’une représentation dans le corps. Mais le chercheur est surtout interpellé par le mode de transmission de cette information, qui est de nature télépathique et qui en plus n’émerge pas systématiquement dans la conscience de la patiente qui le découvre une fois l’apparition de l’inscription…
Sources :
(1) André Dumas : « Psi » dans la Nature : L’déoplastie - Revue Psi International N° 5. Mai-Juin 1978
(2) E. Osty « Ce que la médecine doit attendre de l’étude expérimentale des propriétés psychiques paranormales de l’homme », Revu métapsychique, mars, avril 1929, p. 63.
(3) Bertrand Meheust : « Jésus thaumaturge » , InterEditions, 2015, p. 334)
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