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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 18:13

Bien que le vocabulaire et les approches diffèrent, les chamanes et les scientifiques sont rapidement tombés d'accord sur le diagnostic...

©Denis Mauplot

De fin août à mi-septembre 2018, trois chamanes Kogis de Colombie et une quinzaine de scientifiques français se sont rencontrés pour établir un diagnostic croisé sur l’état de santé écologique de la Drôme. Entre science occidentale et savoir traditionnel, quel bilan ont-ils tiré de cette expérience ?

« Les Kogis de Colombie sont-ils porteurs d’une connaissance que nous aurions perdue ou que nous ignorerions ? Est-ce une connaissance liée à leur culture ou est-elle l’expression d’une connaissance universelle ? » interroge Éric Julien, géographe, fondateur de l’association Tchendukua et à l’initiative d’une rencontre inédite entre des scientifiques français et des Amérindiens kogis – un peuple racine vivant en harmonie avec la nature depuis 4 000 ans dans les montagnes colombiennes.

Pendant une dizaine de jours, quatre Kogis (dont trois chamanes) et une dizaine de scientifiques (naturalistes, géographes, anthropologues, un médecin et un philosophe) ont parcouru la Drôme pour croiser leurs diagnostics sur l’état de ce territoire. Et pour que l’expérience soit la plus objective possible, Français et Colombiens ont travaillé 5 à 6 jours de leur côté (sans cartes pour les Kogis), avant de se rejoindre trois jours pour partager leurs analyses sur un écosystème qu’ils n’avaient jamais étudié auparavant.

©Tchendukua

Géologie, eau, végétation, climat… Les thèmes abordés ont été l’occasion de confronter deux méthodes et deux regards sur la nature. Sur le terrain, Éric Julien se souvient avec émotion qu’en marchant dans une zone de grès, « l’un des Kogis a pris une roche et, lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle était pour eux, ils nous a expliqué que c’était une roche très ancienne qui gardait la mémoire de la fondation du monde et de la création de la vie. En me tournant ensuite vers le naturaliste, celui-ci nous a dit que c’était du grès du Trias, qui datait de – 350 millions d’années, qui venait du magma de la terre et qui parlait de la création du monde ! »

La naturaliste Béatrice Krémer-Cochet a elle aussi constaté tout au long des échanges que si « les Kogis ont une manière différente de présenter les choses, les conclusions sont les mêmes ». Les diagnostics kogis se sont souvent révélés très pertinents. Ainsi, lorsque ces derniers ont décrit la zone du sud du Vercors comme un territoire où il y avait eu, en des temps anciens, la présence d’animaux marins, les scientifiques ont confirmé l’origine océanique de la formation de ces montagnes il y a 150 millions d’années. « Les Kogis avaient-ils observé des fossiles marins ou avaient-ils fait appel à d’autres sources de connaissance ? » s’interroge la naturaliste.

Comment savent-ils tout cela ? La question n’aura de cesse de tarauder les scientifiques à leur contact. Pour Gilbert Cochet, naturaliste, les Kogis ont une appréhension « quasi intuitive de la nature, un ressenti direct qui leur fait voir beaucoup de choses ». Souvent épaté, le chercheur associé au Muséum d’histoire naturelle, a été particulièrement surpris de constater que les chamanes kogis ont très vite perçu que les pins noirs d’Autriche « n’étaient pas à leur place » dans cet environnement. Une espèce en effet implantée dans la région en monoculture depuis la fin du XIXè siècle.

©Tchendukua

En marchant dans la montagne, quelle ne fut pas non plus la surprise des scientifiques lorsque les Kogis purent localiser une source d’eau ou une faille géologique invisibles à l’œil nu. « Tout au long de l’expérience, ils nous ont montré que leur savoir est opératoire et opératif. Je pense qu’ils ont une perception très fine. Il faut rappeler que les chamanes kogis ont une éducation très spéciale : ils passent dix-huit ans dans le noir à développer une hypersensibilité. Si nous pouvons sentir l’odeur d’un gâteau à la fraise, eux sont capables de sentir ce que la géobiologie voit comme du magnétisme avec les courants souterrains par exemple. En identifiant aussi l’effet des eaux souterraines sur les systèmes racinaires ou en localisant le déplacement des animaux, ils situent ce que les forestiers appellent les trames de la vie », analyse Éric Julien.

Le chamane Shibulata propose en effet une vision plus sensible en invitant les Occidentaux à « réapprendre de la nature ; la connaître, c’est aussi sentir la Terre Mère, car la nature n’est pas seulement une idée du mental ». Le philosophe Patrick Degeorges, directeur de l’école Anthropocène de l’ENS de Lyon, constate ainsi que « notre pensée objectivante et opératoire fonde la connaissance scientifique sur la mise à distance, la représentation de son objet, le détachement et le contrôle, alors que les Kogis nous invitent à renouer avec le vivant, pour interagir avec lui dans une relation d’épanouissement réciproque. Ce qui est, au premier abord, déroutant. » [...] (lire la suite "Maltraiter l’eau c’est comme maltraiter une femme" tout aussi fascinante sur Kaizen)

©Tchendukua

Aujourd’hui, dans la Drôme comme ailleurs, cette Mère Nature est malade, en déséquilibre. « À quoi cela sert-il de faire toutes vos études pour finalement détruire la nature ? Vous voulez entrer en compétition avec le Soleil et vous brûler ? », nous ont interpellé les Kogis », rapporte Gilbert Cochet, saisi par la force de leur propos.

Pour Éric Julien, qui travaille avec ce peuple racine depuis près de trente ans, « les Kogis nous disent : “Réveillez vos connaissances, réveillez cet universel sur vos terres". Il s’agit désormais de refaire de nos territoires des sujets et non plus des objets, pour passer du paysage au pays-sage, et de l’aménagement du territoire au ménagement des lieux. »

« C’est peut-être en les écoutant, en les comprenant, que nous pouvons réapprendre aussi à remettre chez nous, au cœur de nos évaluations, l’unité indissociablement organique et spirituelle qui fait la vie d’un corps territorial », ajoute Patrick Degeorges. [...]

Si le chamane Bernardo, qui n’avait lui non plus jamais quitté ses montagnes, a eu du mal au début du séjour à comprendre tout ce qui se passait dans ce monde extérieur, il fut néanmoins rassuré de rencontrer de nombreuses personnes en France préoccupées elles aussi par le sort de la nature. « Si on arrive vraiment à faire ces échanges entre vous et nous, peut-être que l’on pourra travailler et retrouver les lois de paix et d’harmonie avec la nature. Nous pourrons alors nous entendre pour arriver à un accord sur la façon de protéger la nature. »

 

  • Retrouvez cet article passionnant dans sa totalité sur Kaizen "Dialogue inédit entre chamanes kogis et scientifiques dans la Drôme"

 

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commentaires

D
très intéressant article ; la Drôme est une région où je me sens bien (les Baronnies cette année)<br /> Et pour ton commentaire, merci. J'ai mis cet extrait tout simplement parce que j'ai perçu sa véracité. C'est un livre très humain sur le mal subi par les proches de victimes d'attentats terroristes et le personnage principal, lui, ne fait pas le choix de tuer pour se venger. Bises et merci pour ton passage
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F
Je ne connais pas la Drôme et effectivement cela semble être un lieu bien apaisant avec toutes ces essences d'arbres.<br /> Tu as très bien fait, car cet extrait nous pousse à aller plus loin dans la réflexion à travers ce livre. Merci à toi Durgalola et bonne journée !
P
Passionnant !!! Je m'envoie le lien avec Kaisen, j'y reviendrai ce soir. J'espère que ces indiens kogis ne repartent pas sur leurs terres avec trop de nos vibrations négatives... Merci Florinette, bises. brigitte
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F
Au contraire, je pense qu'ils ont été ravis par cette écoute de la part des scientifiques qui ont porté un intérêt sur leur savoir ! Bisous et bonne journée Brigitte
A
Une belle expérience croisée.<br /> Bises et bonne semaine
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F
Tout ce que j'espère, c'est que cette expérience sera constructive...<br /> Merci Alex et bonne semaine, bisous
D
Ah si tout le monde était Kogis !! Le respect de la nature est la sagesse même !!
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F
C'est tout un autre monde qui surgirait et pour notre plus grand bien ! ;-)
A
Je vais me procurer ce numéro de Kaizen (est-ce que c'est le dernier ?). Ça ne me paraît pas très difficile de comprendre que les Kogis ont une connaissance intuitive et profonde que nous-mêmes avons perdue depuis longtemps .. C'est peut-être plus difficile pour les scientifiques, enfermés dans leur monde très mental.
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F
Cet article n'apparaît pas dans le dernier magazine Kaizen, du moins en regardant le sommaire, je ne l'ai pas trouvé... Je pense que c'est juste un article rédigé sur leur site comme ils ont fait avec les précédents sur les kogis et peuples autochtones qu'ils ont mis en lien en bas de leur article. C'est bien dommage, car à mon avis ce dialogue mériterait de faire la une d'un magazine !
K
Passionnant !!<br /> Bisous ma chère Florinette
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F
Bisous ma Béa et bonne semaine !
S
Formidable initiative! Si l'on pouvait continuer dans cette direction pour toutes les disciplines, on gagnerait beaucoup de temps pour mettre en place des solutions...
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F
Tout à fait et cette rencontre constructive aurait eu le mérite d'être relayée par la presse !

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