Les méthodes de Pascal Poot, loin de l’agriculture moderne, sont aussi très productives que naturelles et peu coûteuses. Des scientifiques pensent y trouver des réponses au changement climatique.
Sur les hauteurs de Lodève, en Languedoc-Roussillon, le terrain est si caillouteux et le climat si aride que l'on penserait trouver une nature hostile. Pourtant, à l’entrée de la ferme de Pascal Poot trône une vieille pancarte en carton : « Conservatoire de la tomate », car, chaque été, les tomates poussent dans une abondance folle, sans aucun arrosage malgré la sécheresse, sans tuteur, sans entretien et bien sûr sans pesticide ni engrais… Ses milliers de plants produisent jusqu’à 25 kg de tomates chacun !!
Son secret ? Il est simplement dans les graines...
C’est le début de la fin de l’hiver dans la région, le temps est venu pour lui de confier ses graines à la terre. Ce sont ses premiers semis de l’année. Il dissémine ses graines sur du terreau, dans des jardinières, puis il place ces dernières sur un énorme tas de fumier en décomposition, dont la température atteindra bientôt 70 degrés pendant plusieurs jours, chauffant la serre et permettant la germination des graines.
La technique, appelée couche chaude, est très ancienne. C’est elle qui permettait aux maraîchers parisiens du XIXe siècle de récolter des melons en pleine ville dès la fin du printemps. C’est elle qui permet à Pascal Poot de faire germer chaque année des milliers de plants de tomates, aubergines, poivrons... Avant de les planter sur son terrain et de ne plus s’en occuper jusqu’à la récolte. (Lire l'article sur rue89.nouvelobs.com)
« La plupart des plantes qu’on appelle aujourd’hui “mauvaises herbes” étaient des plantes que l’on mangeait au Moyen-Age, comme l’amarante ou le chiendent... Je me suis toujours dit que si elles sont si résistantes aujourd’hui c’est justement parce que personne ne s’en est occupé depuis des générations et des générations. Tout le monde essaye de cultiver les légumes en les protégeant le plus possible, moi au contraire j’essaye de les encourager à se défendre eux-mêmes. J’ai commencé à planter des tomates sur ce terrain plein de cailloux il y a une vingtaine d’années, à l’époque il n’y avait pas une goutte d’eau. Tout le monde pense que si on fait ça toutes les plantes meurent mais ce n’est pas vrai. En fait, presque tous les plants survivent... »
Pour aller plus loin :
D'autres agriculteurs ont adopté les pratiques de Pascal Poot. Vous allez être étonné de voir que le maïs peut, lui aussi, pousser sans eau…