Ce qu'il faut avant tout savoir :
Victor Hugo né le 26 février à Besançon et décédé le 22 mai 1885 à Paris, est un poète dramaturge et prosateur romantique considéré comme l'un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l'histoire du XIXe siècles.
Dans ce 1er ouvrage Patrice Boivin, professeur de lettres, aborde une période méconnue de la vie de Victor Hugo en exil volontaire à Jersey durant la période de 1853 à 1855.
Résumé du livre :
De 1853 à 1855, en exil à Jersey, Victor Hugo se livre quasi quotidiennement à des séances de spiritisme. Il discute avec les esprits les plus illustres, Jésus-Christ, Dante, Molière, Shakespeare, ou les formes les plus abstraites (l'Ombre du sépulcre, le Drame ou l'Idée). Les séances sont consignées sur des procès-verbaux qui serviront à établir Le Livre des Tables dont Hugo envisageait une publication posthume. Quatre cahiers manuscrits forment Le Livre des Tables ; seuls deux d'entre eux nous sont parvenus, dont un inédit. Cette édition reproduit pour la première fois les quatre cahiers en s'appuyant, pour les deux cahiers perdus, sur les procès-verbaux originaux et inédits, que nous avons retrouvés. «Tout grand esprit fait dans sa vie deux ouvres : son ouvre de vivant et son ouvre de fantôme», affirme l'esprit de la Mort. C'est un Victor Hugo rare et mystérieux qui se dévoile ici.
À partir du mardi 6 septembre 1853, les jours et les nuits de Victor Hugo vont prendre un tour nouveau. Delphine de Girardin vient rendre visite à la famille Hugo exilée à Jersey. Dès son arrivée, elle s’avoue impatiente de les initier aux Tables dites tournantes venues des États-Unis et qui venaient de gagner la France. Ces Tables, qui pouvaient faire parler les morts des plus anciens au plus célèbres, suscitaient un grand mouvement de curiosité.
Ce n’était qu’une mode qui distrayait le Tout-Paris, qui se remettait tout juste du coup d’État, mais que Delphine de Girardin s’était prise de passion. Victor Hugo, qui venait de publier Les Châtiments et préparait Les Contemplations, se montra très réticent à participer à ses séances. Delphine de Girardin se tourna alors vers Adèle Hugo qui accepta de faire parler la table. Les premiers tâtonnements furent difficiles et donnèrent peu de résultats, mais cela ne découragea pas Mme de Girardin qui, l’avant-veille de son départ, voulut refaire une dernière tentative.
« Le dimanche soir, 11 septembre 1853, après le dîner, soit dix ans et sept jours exactement après la mort de Léopoldine*, dix convives sont présent à Marine-Terrace : Delphine de Girardin, Mme Hugo, Victor Hugo, Charles Hugo, François-Victor Hugo, Adèle Hugo, le général Le Flô et son épouse, le comte Henri de Tréveneuc, ami du général, et Auguste Vacquerie. […] Léopoldine vint à la table de Marine-Terrace. La véracité de la présence de sa fille ne faisait aucun doute pour Mme Hugo qui avait posé, hors compte rendu, une question à sa fille dont la réponse avait été décisive pour elle. Elle comportait en effet la révélation d’un fait qui n’était connu que de sa fille et d’elle-même. »
Cette révélation va donc garantir la véracité des voix futures. Victor Hugo, très bouleversé par ce contact, s’intéressera dès lors au spiritisme en reconnaissant le talent médiumnique de son fils Charles. Les séances seront scrupuleusement consignées sur des procès-verbaux qui serviront à établir Le Livre des Tables.
Cet ensemble de feuillets témoigne des questions, des observations avec les esprits des grandes figures de la littérature, de l’Histoire, de la philosophie ainsi qu’avec certaines formes abstraites tels que la Mort, le Drame… Ces séances spirites s’achèveront le 8 octobre 1855 suite à un arrêté d’expulsion obligeant la famille Hugo à quitter définitivement Jersey pour Guernesey. De cette période spirite l’œuvre hugolienne en portera la trace. Il ne faut pas oublier que Victor Hugo, à lui seul, était déjà un grand visionnaire comme le démontrent ses écrits sur l’Europe, la justice sociale, la peine de mort…
Ce qui m’a vraiment étonnée ce sont certaines révélations faites par les esprits des Tables, car ce qui est dévoilé est par moment très proche des témoignages de l’au-delà… Il y a aussi de très beaux poèmes dictés par eux, des réflexions pertinentes et incroyables et surtout la certitude pour Victor Hugo de l’existence et la survie de l’âme.
*Léopoldine, première fille de Hugo, est morte noyée dans la Seine au lieu-dit « Le Dos d’Âne », à Villequier, le 4 septembre 1843.
Pour aller plus loin :
De 1853 à 1855, en exil à Jersey, Victor Hugo se livre quasi quotidiennement à des séances de spiritisme. les procès-verbaux de ces séances ont été consignées dans des cahiers qui nous sont dévoilés ici. PATRICE BOIVIN nous les fait découvrir
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